• Je te promis un jour d'écrire sur ton dos,

    Non ainsi que le fit certain vicomte infâme,

    Qui découvrit plus tard l'amour pour une femme...

    Non, c'est bien sur ton dos que j'ouvre le rideau.

     

    Des épaules jusqu'aux reins, sublime est ce cadeau,

    Ses courbes et reliefs ondoient comme une lame,

    Et disent les désirs dont nous savons la gamme,

    Je le vois qui frémit d'une souplesse d'eau.

     

    J' y promène les mains, si doux est l'épiderme,

    Je goûte de sentir ton corps solide et ferme,

    Répondant à mes doigts, mouvements délicieux.

     

    Ou calme de l'abandon, la fatigue amoureuse :

    Ton immobilité de belle femme heureuse,

    Dessine à perfection le plaisir de mes yeux.


  • Avoir un air entendu

    Quelques notes entêtantes

    Et vos lèvres souriantes

    Avoir un air entendu

     

    Pris la poudre d'escampette

    Mais je ne l'ai pas volée

    Escampette l'avait donnée

    Mais je ne l'ai pas volée

     

    Pissenlits par la racine

    Pas besoin d'être sous dalle

    Pour manger en cas de dalle

    Pissenlits par la racine

     

    Pourquoi se faire chier

    En prenant un laxatif

    Il faut se montrer actif

    Pourquoi se faire chier

     

    C'est tiré par les cheveux

    À Dalila dit Samson

    Ne l'entendit pas sans son

    C'est tiré par les cheveux

     

    Bonne année bonne santé

    Mais est-elle encore bonne

    La servante à la patronne

    Si elle bonne sans thé

     

    Ah Un coup de téléphone

    A fait des traces des bleus

    À ce cœur d'amoureux

    Ah Un coup de téléphone

     

    J'aimerais un coup de main

    Et pourquoi pas aujourd'hui

    Parce qu'en berne je suis

    J'aimerais un coup de main

     

    Ayant l'air efféminé

    Il chante miaou miaou

    Surtout vers le 15 août

    Le 15 août l'effet-minet

     

    L'habit ne fait pas le moine

    Voilà ce que l'on annonce

    Voile a car c'est la nonne

    Qui n'a rien de l'antimoine

     

    Vers imparisyllabique

    La chèvre cherche où brouter

    Suis-moi je vais t 'emmener

    Vers hein par ici la bique

     

    Le plaisir est dans l'attente

    Mais seulement en camping

    Je suis meilleur là qu'en ping

    Le plaisir est dans la tente

     

    N'être pauvre comme Job

    Pour cela trouve un travail

    Pour n'être sur la paille

    Prophète pauvre comme job


  • Le temps traînaille et s'allonge indéfiniment,

    Que vite revienne l'heure de sa présence...

    Comme un prisonnier triste avant sa délivrance,

    Je raie les lourds jours écoulés obliquement.

     

    Je caresse en passant son laissé vêtement,

    Je dis « Je T'aime », doucement, dans le silence...

    Je l'attends sans cesse essayant ma patience,

    Sur la succession de ces vides moments.

     

    Je la revois... Ce ne sont là que rêveries,

    Ses mains, sa voix, ses yeux, quand elle me sourit...

    Mais l'Amour ne saurait se suffire d'images...

     

    Encore quelques jours, alors pourrai-je enfin

    Enlacer mon amie dans un baiser divin,

    Et lui manifester mon amoureux hommage.


  • Pourquoi ces créatures agitées

    Abîment-elles tout ce qu'elles touchent :

    Les arbres qu'elles coupent et dessouchent,

    Où nous nidifions pour nous abriter,

     

    Par leurs soins cruels les prés et les champs

    Sont empoisonnés : plus de vers, d'insectes,

    Étangs et flaques désormais infects...

    Méprisables ces bipèdes marchant !

     

    Certains s'en prennent à nos vies :

    S'ils parcourent la campagne et les prés,

    C'est pour avoir la joie de nous tuer

    Quand ils nous tiennent au bout de leur fusil.

     

    Et voilà maintenant qu'ils édifient

    Des monstres tournant leurs immenses pales,

    Sur la terre et sur la mer ils les étalent,

    Que font-ils donc du bien qu'on leur confie ?

     

    Ils n'aiment ni la beauté ni la vie,

    Ils sont jaloux de notre liberté,

    Jusqu'à vouloir même nous imiter,

    Mais nous sommes libres, pas asservis.

     

    Égarés dans cette race maudite,

    L'on voit parfois quelques gentils rêveurs,

    Sensibles à nos chants et nos couleurs,

    Aimer en souriant nos vies petites.

     


  • En leurs antiques temps, des poètes latins

    Additionnaient aux ressources de la métrique

    Des jeux verbaux issus de données phonétiques,

    Où proches sont des mots, mais par leurs goûts lointains.

     

    Il en était ainsi de deux brefs substantifs,

    Différant seulement de consonne initiale,

    Évoquant opposés d'origine animale,

    Des mets, l'un doux, l'autre amer au sens gustatif.

     

    S'agit bien entendu de « mellis », de « fellis »,

    L'un fait grimacer, l'autre fait le délice,

    Ce sont là les aïeux, les anciens étymons

     

    De vocables français, l'un est « miel », l'autre « fiel ».

    J'y pensais relisant mes vers, enfer ou ciel,

    Secrétés par la bile, ou par l'amoureux don.





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