• « La force des faibles. - Les femmes sont expertes à exagérer leurs faiblesses, elles sont même inventives en faiblesses dans le but de se faire passer tout entières pour des ornements fragiles que blesse un simple grain de poussière : leur existence doit faire sentir à l'homme sa grossièreté et la faire peser sur sa conscience. C'est ainsi qu'elles se défendent contre les forts et tout 'droit du plus fort' . » (Le gai savoir, 66)

    Port du masque : les femmes ont gagné. Un homme -un vrai- ne devrait pas l'accepter. La faiblesse devient une obligation, la vie est un risque permanent, qu'il faut accepter comme tel ; pusillanimité de l'unanimité (apparente). Car la menace, la propagande, l'entretien médiatique de la peur, sont des alliés efficaces pour ceux qui ont le pouvoir, la puissance, et l'argent.


  • Duras fut colonialiste

    Et collaborationniste

    Elle buvait comme un trou

    Avait un avis sur tout

    Elle adhéra au PC

    Et par-dessus le marché

    Elle fut aussi bigame

    Elle est pourtant au programme

    De Lettres de l'ENS

    Géométrie variable est-ce

    D'autres sont au pilori

    Ayant pourtant moins commis

    De fautes ou d'erreurs qu 'elle

    Pourquoi cet oubli de zèle

    Quand il faut déboulonner

    Il n'y a pas d'égalité

    Mais pour moi son plus grand crime

    Est le niveau nullissime

    De sa sous-littérature

    Aucun souci d'écriture

    Négligence à chaque page

    Intrigues de bas-étage

    On trouve même des fautes

    C'est une mauvaise note

    Que je lui attribuerais

    Comme amoureux du français

    Lecteur du Ravissement

    Qui se dit ravi se ment


  • Héros de papier, personnages de Gautier ,

    Mon cœur est serré, je vais devoir vous laisser.

    Quelques heures et quelques centaines de pages

    Ont été pour moi délicieux compagnonnage.

    J'espérais bien qu'Isabelle revînt

    Retrouver en son château le fier spadassin,

    Le comédien portait un noble patronyme,

    Qui se croyait du sort innocente victime.

    Souvent je retrouvais ce monde fictif,

    Tissant avec elle et lui un lien affectif.

    S'approche fatalement la fin de l'histoire,

    À laquelle je feignais vraiment de croire.

    Amis imaginaires, faut-il vous quitter ?

    Laissez-moi encore avec vous un peu rester.

    Votre empreinte en moi restera gravée,

    Dans mes rêves vivront d'une vie retrouvée

    Vos aventures que je suivis pas à pas,

    Vos propos, vos espoirs, vos duels, vos repas...

    Servis par la plume alerte et pleine de classe

    De l'auteur fameux du Capitaine Fracasse.


  • L'exotisme des noms russes... On sent que c'est une traduction... Le choix d'une narration à la troisième personne, mais où sont insérées des reprises partielles des mots ou expressions censées avoir été dites par les personnages, de longs passages dialogués, en particulier entre celui qui joue un peu le rôle du narrateur, que nous suivons en continu, et « l'éternel mari » ; leurs relations sont complexes, évolutives, et dissymétriques, puisque nous ne connaissons de celui-ci que les opinions qu'émet à son sujet le premier personnage, et ses paroles lors de ces dialogues. Roman qui donne un exemple du sentiment que nous pouvons avoir face à l'autre qui nous apparaît mystérieux, dont les attitudes, les décisions, les manières de réagir nous paraissent surprenantes ou incompréhensibles, parce qu'à notre goût excessives, pathétiques, violentes. L'autre est-il donc un monstre ? Un rival, un double de moi-même ? Ma part monstrueuse ? Il me renvoie nécessairement à qui je suis. Je me connais par lui.


  • J'en ai fini avec L'herbe simonienne. J'en ai donc tondu plus que la largeur de mes yeux, je l'ai piétinée, et je sèmerai après son arrachage, d'autres graminées plus lisibles: j'ai en cours L'éternel mari de Dostoïevski. Mais comme j'ai l'humeur iconoclaste, je poursuis l'exécution de ce pied-d’œuvre littéraire, qui me donna l’occasion de teste mes capacités de masochisme. Livre ennuyeux pour jours d'ennui. Type d'ouvrage qui aurait pu encore s'étaler sur des centaines de pages, puisqu'il n'a ni vrai commencement, ni vrai milieu, pourquoi aurait-il une vraie fin? L'herbe, ou remplir pour ne rien dire, même pas pour faire du foin.

    Deux ou trois scènes triviales qu'on étire, qu'on allonge, qu'on distend en multipliant les incises, les précisions, les incidentes, dont je n'ai que faire, moi, non pas le moi qui prétend enseigner la littérature - enseigne-t-on la littérature?- non pas ce moi-là qui connaît, qui prétend connaître - mais connaît-on la littérature? -, considéré comme un connaisseur, un spécialiste, un savant, mais le moi d'un lecteur qui aime être embarqué, séduit, emmené, et donc avec lui, ce troisième moi, celui de l'homme qui aime relever les défis: Lui (moi): "Je t'ordonne de finir ce livre" et lui (l'autre moi): "Mais..." et l'autre: "Pourquoi pas, tu..." et l'autre "Parce que je veux que tu (je) me (te) laisse(s) le faire sans recevoir d'ordre de toi (moi)." Et il (le cumul, l'addition, l'ensemble) a (j'ai, tu as) repris de L'herbe. Je m'en suis gavé, empiffré, dégoûté non pas délecté, aucune, succulence, mais la satisfaction de pouvoir relever, un défi, un pari, un challenge.

    Le succès de ce type de roman est dû pour une part à la peur des veilleurs de passer à côté d'un chef-d’œuvre  contemporain. Surtout, il faut mal écrire, pas comme ces classiques, qui ont fait leur temps, pas comme Céline, ce nazi. Il y aura bien des universitaires en mal d'admiration pour s'extasier devant ce qui ne ressemble à rien. Et qui iront jusqu'au bout de la provocation en inscrivant ce texte à des programmes, à susciter des thèses, à écrire du vide sur du vide dans des revues savantes. Donc tous les non-écrivains pourront arguer de cet exemple pour non-écrire (A.Ernaux en étant l’exemple accompli). 





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