• Sont Jérôme et Sylvie dans la mélancolie :

    Ils pourraient être heureux, mais ils sont malheureux,

    Trouvant leur vie étroite, ils sont toujours envieux,

    Jeunes vivant en vieux, sans rien voir de joli.

     

    Le marasme étouffant, dépourvu de folie,

    Les conduit doucement à tout trouver miteux,

    La routine des jours, des jours calamiteux,

    Corrode incessamment leur conscience amollie

     

    Même sous le soleil tout leur paraît obscur :

    Perdus sont les contours, laidement bleu l'azur...

    Dépression continue, l'idéal est devant,

     

    On l'atteint, on l'éteint, donc on l'attend toujours,

    Quotidienne est toujours la vie de tous les jours...

    Car Sylvie et Jérôme oublient d'être parents.


  • La couverture jaune est indice trompeur,

    Elle fut gage antan d'une qualité grande :

    NRF Gallimard valait que l'on suspende

    Toute prévention, sûr plaisir du lecteur.

     

    Ayant peu « jardiné », peu fréquenté l'auteur,

    Ne pouvant jardiner, les averses en bandes

    Interdisant qu'à mon potager je descende,

    J'entrepris le roman sans préjugé majeur.

     

    Car lire tue le temps, bien mieux que les écrans...

    Mais au livre venons, le sonnet l'obligeant :

    J'ai trouvé pâlichon ce rayé canasson.

     

    Une idée qu'on étire, et pas vraiment de style,

    Pas de quoi fouetter un chat, fût-il hostile,

    Aussi terne qu'Ernaux, trompeuse collection...


  • Certains livres, écrits pourtant par des auteurs reconnus, me donnent l'impression de n'être que des négligences formelles . Quand la notoriété s'est installée, une certaine gent lectrice est prête à tout admirer, jusqu'aux ouvrages dispensables. C'est en lisant Le naufragé de Bernhard, ennuyeux comme une pluie de février, que je me faisais une nouvelle fois cette réflexion. J'en retire cependant deux intérêts : un témoignage direct sur le génie pianistique de Gould, et ces quelques lignes qui m'ont fait sourire, moi qui ai toujours haï Mitterrand à cause de son hypocrisie de socialiste (pléonasme) :

    « Les socialistes ne sont plus des socialistes, les socialistes d'aujourd'hui sont les nouveaux exploiteurs, de la graine de menteurs ! »

    Quelques lignes plus haut, on trouve ces considérations qui vont bien pour la macronie ;

    « Jamais notre pays n'avait atteint un tel état de décrépitude, jamais encore au cours de son histoire, il n'avait été gouverné par des gens aussi médiocres et donc sans caractère et stupides. Mais le peuple est bête, et il est trop faible pour changer quelque chose à cet état de décrépitude, il se laissait tout bonnement berner par des roublards assoiffés de pouvoir. »

     

    Pour en revenir à l'hypocrisie socialiste je repense souvent à cette phrase de Stendhal dans La vie de Henry Brulard :

    « Je ferai tout pour le bonheur du peuple mais j'aimerais mieux je crois passer quinze jours de chaque mois en prison que de vivre avec les habitants des boutiques. »


  • La pluie, la pluie, la pluie, hémistiche facile

    Mais très évocateur. Quand va-t-elle cesser ?

    Je crois que maintenant nous en avons assez,

    Un ajout de déprime en ces temps difficiles,

     

    Atteignant durement mon cœur déjà fragile.

    Vase communicants : l'humeur est abaissée

    Quand je vois l'eau monter, c'est l'averse inversée.

    Je m'ennuie, je m'ennuie. Et tout ce temps qui file...

     

    Comme l'autre je dis : que d'eau, que d'eau, que d'eau,

    Je lis Bâtons, chiffres et lettres de Queneau :

    Ce recueil inégal mélange des bêtises

     

    Sur la langue française, et, plus ou moins banales,

    Des réflexions variées sous forme de journal.

    Et la pluie continue pendant ces journées grises.


  • Giraudoux, patronyme appelant la charade,

    Je vous laisse l'idée, pour évoquer ici

    Un curieux sien roman truffé de poésie,

    Où il réimagine une suite à l'Iliade.

     

    Les dieux sont toujours là, mais ils sont plutôt fades,

    Et dans cette odyssée, perd sa suprématie,

    Ulysse le rusé, second dans le récit :

    C'est Elpénor que l'auteur fait monter en grade.

     

    Physique disgracieux mais langue bien pendue,

    Il vole la vedette à qui s'était perdu

    Sur la mer dangereuse, espérant Pénélope.

     

    Giraudoux nous promène avec ses personnages,

    Propose ses réflexions, l'air de rien, au passage...

    Bref ce roman la joie de lire développe.





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