• L'éternel mari (Dostoïevski)

    L'exotisme des noms russes... On sent que c'est une traduction... Le choix d'une narration à la troisième personne, mais où sont insérées des reprises partielles des mots ou expressions censées avoir été dites par les personnages, de longs passages dialogués, en particulier entre celui qui joue un peu le rôle du narrateur, que nous suivons en continu, et « l'éternel mari » ; leurs relations sont complexes, évolutives, et dissymétriques, puisque nous ne connaissons de celui-ci que les opinions qu'émet à son sujet le premier personnage, et ses paroles lors de ces dialogues. Roman qui donne un exemple du sentiment que nous pouvons avoir face à l'autre qui nous apparaît mystérieux, dont les attitudes, les décisions, les manières de réagir nous paraissent surprenantes ou incompréhensibles, parce qu'à notre goût excessives, pathétiques, violentes. L'autre est-il donc un monstre ? Un rival, un double de moi-même ? Ma part monstrueuse ? Il me renvoie nécessairement à qui je suis. Je me connais par lui.