• Passionnantes Répliques

    Sujet Romain Gary

    De la vie pas guéri

    Son geste dramatique

     

    Sensibilité rare

    Beaucoup d'intelligence

    Et une renaissance

    Au nom d'Émile Ajar

     

    Dans Pauvre Sganarelle

    (ma lecture actuelle)

    Le voilà dissertant

     

    Sa vision du roman

    Ses rapports au réel

    Et l'art comme essentiel


  • La lecture est lassante, et la pensée se meut ;

    Chaque page est remplie de blessés et de morts.

    Acteur, témoin, l'auteur guerrier se remémore

    Ses quatre années d'enfer quand il était au feu.

     

    Beaucoup de faits, peu d'émotion : l'officier joue le jeu,

    Obéit et commande, et n'a pas de remords :

    C'est lui ou moi, je suis le maître de mon sort.

    Des deux côtés du front des hommes courageux.

     

    Le lecteur que je suis soupire et se désole

    Devant l'absurdité : cette humanité folle

    Multiplie les conflits et n'apprend jamais rien.

     

    La cruauté partout, partout règne la haine,

    S'absente la sagesse, et l'espérance est vaine.

    Devant un tel constat, Satan dit « Ça va bien... »


  • « Maître, ô grand Maître, ne soyez pas maître vain,

    Enseignez-moi votre art. » « Mais quel art ? » dit le Maître.

    « Pour écrire un sonnet, je voudrais me soumettre

    À sa stricte rigueur, afin d'être écrivain. »

     

    « Être écrivain n'est rien, le poète est divin,

    S'il respecte la règle, à lui de la connaître.

    Mais s'il ne sent naître aucun feu dans son être,

    Son sonnet sonnera, mais sera sans levain.

     

    Le docte et fin Boileau, dans son Art poétique,

    Affirme en effet qu'est seconde la technique :

    « C'est peu d'être poète, il faut être amoureux .»

     

    L'art en effet n'est pas seulement exercice,

    Il traduit l'émotion, la forme n'est que complice

    Des élans de ton cœur heureux ou malheureux. »


  • Suffixes à la mode : -culte, -phobe, -cide.

    Exemple : Le Cid est une pièce-culte, elle conduit à la gérontophobie ; Rodrigue y commet un beau-parricide, avant de manifester sa xénophobie anti-maure.

    Passons maintenant aux préfixes à la mode : hétéro-, homo-, cis- :

    Exemple : Chimène est victime de l'hétéro-normativité patriarcale ; Don Diègue et Don Gomès sont de vieux mâles blancs, cis-genres (pléonasme qui repose sur une synonymie). Passons à un exemple d'homo-nymie : Corneille est homo-nyme d'un oiseau à plume.s noire.s.

    Conclusion : cette pièce est fasciste, car bien écrite, en alexandrins fascistes (réguliers), l'auteur est fasciste, et raciste : les seules fois où il est question des exclus (les Maures), c'est pour les massacrer.

     

    Exercices proposés de réécritures :

    • en langage d'aujourd'hui (traduction), en veillant à ne rien omettre de l'écriture inclusive ;

    • faites de Chimène, ou de l'Infante, un.e trans.e, utilisez « iel » ;

    • faites gagner les Maures ;

    • remplacez les personnages masculins par des personnages féminines ;

    • faites s'éprendre Rodrigue d'Elvire (remise en question des préjugés sociaux), ou de Don Sanche (remise en question des préjugés sexuels), ou faites le bi ;

    • faites de Chimène une végane, une néo-féministe ; vous pouvez ici vous inspirer de Sandrine Rouseau,

    • ...


  • Cher.e.s (ou ch.èr.er.e.s) collègu.e.s (ou collèg.ue.s)

    J.e s.e.rai cet.te an.née votr.e conseiller.e (ou conseillèr.e) pédagogiq.ue. Dans.e ce.tte cadr.e, j.e vous.se propos.e.rai des exercic.e.s, notamment.e de réécritur.e, visant.e à déconstruir.e Les stéréotyp.e.s de genr.e.

    Afin.e de vous.se mettre.e la eaue à la bouche, voici.e un.e exempl.e

     

    La dormeuse de la vallée

    Arthure Rimbaude

    C’este une troue de verdure où chante une rivière,
    Accrochante follemente aux herbes des haillonnes
    D’argente ; où la soleille, de la montagne fière,
    Luite: c’este une petite vallée qui mousse de rayonnes.

    Une soldate jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignante dans la fraîche cressonne bleue,
    Dorte; elle este étendue danse l’herbe, sousse la nue,
    Pâle danse sa couche verte où la lumière pleute.

    Les chaussures danse les plantes, elle dorte. Souriante comme
    Souriraite une fille malade, elle faite une somme :
    Nature, berce-la chaudemente: elle este froide.

    Les odeures ne fonte passe frissonnere sa narine ;
    Elle dorte danse la soleille, la poignée sur sa poitrine,
    Tranquille. Elle a deusses troues rouges à la côte droite.





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