• Je t’accueillis, te nourris, veillai ta croissance,

    Afin que rien ne manquât à ton existence.

    Fruits de mon sein pour tes terrestres appétits,

    Beauté de mes merveilles, goûts pour ton esprit,

    J'étais ta déesse, j'entendais tes prières,

    J'étais Terre, l'eau, le vent, ton père, ta mère,

    Je conçus pour toi les grâces des animaux,

    Végétaux, minéraux, je te laissais les mots.

    L'osmose était prête, possible l'harmonie…

     

    Tu préféras écouter lui qui toujours nie

    Jalousie, quête du profit, perversités,

    Déchirèrent bientôt tes maudites cités,

    Le grand malin te fis inventer la monnaie,

    Le commerce, tu me scarifiais de plaies.

    Le sol était fertile et que fis-tu de ce don ?

    Tu ne connais pas la demande de pardon...


  • Pouett Pouett L'avertisseur s'honore,

    De son avertissement il est temps

    D'entrer en poésie:

    C'est l'heure, avertis sœurs et frères en poésie,

    Claque, sonne à la porte, aux portes, aux fenêtres du poète

    Mais je n'en sors pas, j'en sors toujours,

    C'est mon sort, l’heureux sort:

    La poésie m'a saisi sans saison,

    Celle d'été, celle d 'avoir été, de la nostalgie,

    Celle de détestation, de la satire,

    Celle d'hiver, diversité des vers cités déversés,

    Celle d'automne qui sonne, qui étonne, qui détonne,

    Qui en fait des tonnes,

    Celle du printemps printanier qui te prend tant et tant

     Quand on est poète, on est assaisonné, on est d'année.


  • Il faut casser les écrans, les si bien nommés,

    Ils obturent l'ouverture aux autres et au monde,

    Ils asservissent au bas, au mauvais, à l'immonde,

    Abêtissent les suiveurs déshumanisés.

     

    Ils soumettent à des nuits blanches des drogués,

    Les cerveaux anéantis y plongent leurs sondes,

    Frelatée nourriture émanant de ces ondes,

    Regards hagards de tous ces résossossotés.

     

    Le pire y côtoie l'encore pire, et chacun

    Se pense intelligent, il se prend pour quelqu'un

    Quand il laïque, blaqueliste, quand il insulte.

     

    Il passe son temps en ligne, sur fessebouc,

    Il ou elle prend les autres pour des gros ploucs,

     Elle ou il publie ses selfis, se voue un culte.


  • Toutes les ZAC sont à zadifier

    On bétonne on déconne

    Les grandes surfaces sont à brûler

    Consomment cons et connes

    Capitalisme à décapiter

    Parce qu'il déraisonne

    L'horreur moderne est à sacrifier

    On casse on déboulonne

    La laideur immonde est à massacrer

    Idoles qu'on détrône

    On a cassé ce qu'il fallait casser

    On a fait l'action bonne

    La satisfaction d'avoir préservé

    Et la flore et la faune

    L'on peut alors la nature admirer

    Celle que Dieu nous donne

    Pas l'artificielle la frelatée

    De l'IA et des clones

    Pas celle des téléréalités

    La nullité qu'on prône

    Au travail donc au nom de l'amitié

    Que l'heure heureuse sonne


  • Vais-je être encore amoureux ? Me revient en tête

    L'air et les mots simples d'un sensible chanteur :

    « On a beau dire... ». Ce n'est le goût du malheur,

    Des dures peines, des douloureuses défaites…

     

    Il n'est pire souffrance, plus dense et complète,

    Sentiment du vide, inextinguibles les pleurs,

    Perte d'attrait de la vie quand est mort le cœur ;

    Les livres, les amis et leurs conseils si bêtes…

     

    Sans cesse repassent les mots et les images,

    En sont plus cruels les maléficieux dommages :

    « Mais chérie, tu m'avais dit, tu m'avais promis... »

     

    Plaintes infantiles de l'amant délaissé,

    Au destin souverain, aux yeux d'elle soumis…

    Aimer encore quand on se sent tout cassé ?





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