• Le fric a ses mandarins

    L'Afrique se fait mandarine

    Ce n'est certes pas sans pépins

    Que cet espace devient Chine

    Si troncs sont prétextes à grumes

    Pour nourrir de grosses légumes

    Chefs de l'Empire du milieu

    Dans le sens du terme mafieux

    Ils se font à l’œil beurre noir

    En étouffant sous l'éteignoir

    Un continent qui se laisse aller

    Alors qu'il devrait résister

    La potion vous sera amère

    Si vous ne les jetez pas à mer

    Seriez-vous donc voués aux œufs

    Après maîtres blancs les jauneux

    Les anneaux serviles s'enchaînent

    Faut ici que se déclenche haine

    Recette de l'indépendance

    Ingrédients de poids en balance


  • Mes bouteilles à la mer sont des messages

    Enfermés en des mots sur les écrans

    Ils sont en prose ou vers, de temps en temps,

    Et disent le volatile en sa cage,

     

    Qui mélodie sa souffrance et sa rage

    Mais l'air dans l'air vide nul ne l'entend.

    Passent pourtant passantes et passants…

    Cauchemar qui rendrait fou le plus sage.

     

    Blessures, brisures des débris sûrs,

    Cassures au cœur d'un doux amant pur,

    Lui qui rêvait sa vie si savoureuse.

     

    Pieds et âme par le sort écorchés,

    Par les chocs des paradis émiettés,

    Pensées du passé, pensées amoureuses...


  • Je voudrais habiter en zone blanche,

    Je voudrais vivre sans connexion,

    Sans éolienne et sans télévision.

    Que ces écrans stupides l'on débranche !

     

    J’élèverai la paroi bien étanche

    Entre mon royaume et celui des cons,

    Subissant leur gafa-soumission,

    Tous les jours et même le saint dimanche.

     

    L'on admire la nature et pas soi,

    On caresse l'écorce de ses doigts,

    La Terre et l'homme sont en connaissance.

     

    Les nuits sont les nuits et les jours sont les jours.

    On s'entraide, on s'aime, on se dit bonjour,

    On vit les joies simples de l'existence.


  • Que faire de ces nouvelles épouses

    De Putiphar, de leur sort rêvé sont jalouses…

    Que faire de toutes ces Phèdres d'aujourd'hui,

    Exaspérées quand leur amour est éconduit ?

    Il est des démones confondant sentiment

    Et pulsion, pensant que le pur amoureux ment

    Quand il aime. Elles ne connaissent les pauvresses

    Que la lubricité des histoires de fesses,

    Sans délicatesse, sans autre profondeur

    Que celle de leur sexe offert aux jouisseurs.

    Elles ne sauraient imaginer que l'on puisse

    Aimer autrement qu'une verge entre les cuisses.

    Il existe pourtant une race d'amants

    Ne sachant aimer que respectueusement.

    Ce qu'ils ressentent est avant tout dans leur âme ;

    Ils rappellent les chevaliers avec leur dame :

    L'autre respire tellement la perfection

    Qu'ils adoucissent leur élan de précautions,

    De douceur, d'attente émue, même la caresse

    Ne s'ose si ne l'autorise la maîtresse.

    Elle est tout pour lui, comme un divin paradis

    Plein de saveurs, d'odeurs réjouissant l'esprit.

    Un regard d 'elle, un baiser d'elle, et c'est l'extase,

    L'envolée que ne saurait dire nulle phrase.

    Et si les corps sont nus, si se frôlent les peaux,

    C'est le sublime, l'ultime, l'heureux cadeau,

    Les sens avec le cœur amoureux en symbiose,

    C'est l'enlacement de leurs âmes en osmose.


  • Un 

    Ou deux...

    Jusqu'à trois?

    Pourquoi pas quatre?

    D'accord disons cinq.

    Après c'est l'hémistiche

    Du dodécasyllabique.

    Élis ou bien  l'octosyllabe,

    Et si Verlaine goûtait l'impair,

    Tu peux choisir le vers de l'épopée,

    Ou placer onze joueurs sur le terrain, 

    Et célébrer leurs exploits en alexandrins.

     





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