Ami calmant

Médit qu'amant

Sexe citant

L'un l'apaise

L'autre la baise

L'un pose au logis

L'autre court à l'hôtel

L'un garde malade

L'autre garde la chambre

Personne alitée

L'un gai rit

L'autre a la fièvre

L'un est fidèle

Quant à l'amante

Il se peut qu'elle mente

Alors c'est ça l'ami

Il prescrit l'ordonnance

Il fait l'ami chemin

Pour que ne se meure

L'amoureux

Il dit une de perdue

L'autre est éperdu

L'un sans zèle excessif

L'autre sans elle dépressif

Il a peur de ses pleurs

Viens boire un pot mon pote

C'est d'une autre soif que j'ai soif

C'est une autre bière qui m'attend

L'un dit Affligem l'autre se dit affligé

Aucun remède ne m'aide

Je vais me taire je me terre je m'enterre

Menteur

L'un soupire l'autre aussi

Pourquoi fus-je

Pourquoi suis-je encore

Inutile prolongation de moi-même

Passé vint vite présent vain ensuite

Quant à l'avenir en fuite

J'ai fait des enfants des efforts des poèmes

Aux femmes que j'aimais j'ai dit je vous aime

J'ai mangé dormi marché pensé lu

J'ai pleuré souri pleuré

Tout ça pour en arriver là

Ou là là

J'ai cru j'ai décru plusieurs fois

J'ai prié crié trié les amis

On m'a trahi

On a voulu me faire tomber

Mais je ne me suis pas laissé choir

Vraie satisfaction

Être haï des cons

Allez je continue en dépit de tout

Montaigne comme maître épicurien

Parce qu'après plus rien

Une neuve occasion

Ça n'a pas de prix

Comment ça se présente

Est-ce que ça dit son nom

On lui dit non on lui dit oui

Elle se tait ou elle chante

La saisit-on par les cheveux

Au vol ou par les je veux

De quel zèle dépend-elle

Est-elle au conditionnel

Est-elle fruit du hasard

De je ne sais quel dieu

Qui veille depuis ses cieux

Et au destin fait croire

Je lui suis disponible

Cœur trop sensible

Et trop réservé

À passer à côté

Comme un tir raté

Seul devant le but

L'on chute

Se manque une occasion

Mais pas forcément

Quand l'amante aimant

Est au diapason

 Il y a celles qui m'attachèrent

À leurs séduisantes courbes

Il y a ceux qui me tachèrent

De leurs propos vils et fourbes

Il y a celle qui m'attacha

L'âme à la sienne en liens purs

Il y a celle qui me tacha

En me prétendant impur

Il y a celle qui crut Satane

Approfondit mes blessures

En donnant crédit à cette insane

Et ma plaie fut sans couture

Il y a ces calomniateurs

Au cœur sec l'insulte en bouche

Du beau sentiment profanateurs

Qui salissent ce qu'ils touchent

Dieu merci il y a des amis

Vrais amis j'en ai les preuves

Merci Dieu sur ma voie les a mis

J'ai pu surmonter l'épreuve

Le passé se conjugue au présent

Quand il n'y a ni remords

Ni regrets chez les impénitents

Ils pourriront vite morts

Caïd des cadors décadents

Distributeur de tes diktats

Décidant de tout et de tout

Tu te dédis tant tout le temps

Tu tonnes tel un dieu antique

Tour à tour et en même temps

Tes vérités alternatives

Donnent le tournis le vertige

Tu communiques et tu nous niques

Startupeur et plein de reproches

Ton dire est d'or dur penses-tu

Poète et dernier de cordée

Crèvent dans les trous les crevasses

On les y précipite tête

La première terrible chute

Qu'importe à sa Majesté grande

Si les intempestifs passifs

Poussifs dépassés déprimés

Traînent en queue de peloton

Inapte à la modernité

Tu ne mérites d'être aidé

Écoute donc toi la cadence

Dans le rythme de la danse

Participe de ton cœur

À l'effort capitalistique

Industriel et commercial

Interdit t'est-il de freiner

De traîner de mettre du doute

Tais-toi têtu que prétends-tu

Entraver la marche en avant

Aller contre l'élan de l'histoire

Je te trouve bien un sot lent

Crime de lèse-majesté

Tombe aux genoux de Jupiter