• Certains se font du mauvais sang, quelle déveine !

    Moi, je me fais un sang d'encre en saignant mes peines

    Mais bon sang ! Je décris mes colères aussi

    Contre la crétinerie de certains bouffis

    De certitudes, des stupides faisant semblant

    de croire en eux, bornés, limités, suffisants ;

    Contre l'indécent système dévastateur

    Qui soumet la masse à son sinistre labeur.

    Mais mon âme blessée saigne d'un autre sang :

    Elle m'appelait amant, je m'en souviens souvent,

    Elle avait enrichi ma vie d'un don du sens,

    Nous vivions en transfusion, en toute évidence,

    Nous étions appareillés l'un à l'autre, branchés.

    Sensuelle dans l'indécence sans limites,

    De sublimes paroles furent alors dites…

    Mais l'amour a ses anémies, ses leucémies,

    Le sentiment et le sang ont leurs ennemis.

    Le monde est en son cœur atteint,

    Mon cœur est en son monde atteint.

    Sauront-ils en guérir ?

    Retrouver le sourire ?

    Laisse venir,

    Laisse venir...


  • Je veux que revienne le vieux monde

    Quand aquatique était l'onde

    On allait à la ferme chercher le lait

    C'était la fermière qui vous servait

    On attendait le passage du facteur

    Avec ses factures ou les mots du bonheur

    On allait se promener le dimanche

    En famille en forêt sous les branches

    On ignorait tout des perversions

    En toute innocence nous avancions

    Les parents étaient sévères et bienveillants

    Ils faisaient tout pour leurs enfants

    Le père était tout en rigueur

    La mère toute en douceur

    Au fond du jardin le poulailler

    Pour y aller une allée de groseilliers

    Un grand cerisier accueillait nos escapades

    D'enfants Nous y montons Regarde

    On voit tout le village et le pont

    Et là de grand-mère la maison

    Une bande de copains après les devoirs

    Joie simple de se voir

    Interminables parties de babifoute

    T'as perdu, t'es qu'une croûte

    Nos insultes n'étaient pas vulgaires

    Nous rentrions à l'heure fixée par le père

    On trouvait le nécessaire dans les magasins

    En y allant par les chemins

    En croisant les passants les quidams

    Bonjour Monsieur Bonjour Madame

    Papa cultivait Maman cuisinait

    Pommes de terre carottes navets

    Nous étions turbulents et respectueux

    Nous ne savions pas que nous étions heureux


  • Je n'aime pas les foules unanimes

    Ni la ville qui vous rend anonyme

    Trop de sales bruits de laides couleurs

    D'édifices brutaux et sans saveur

    Piétons voitures s'y pressent en foule

    Ils marchent courent s'arrêtent crient roulent

    Leur prothèse connectée dans la main

    Ils adressent leur parole au lointain

    Les écouteurs bouchent leurs deux oreilles

    leurs attitudes sont toutes pareilles

    Je cherche en vain à croiser leur regard

    Sans étincelle atone vide hagard

    Zombies juste sortis de leurs suaires

    Passants passifs aux gestes similaires

    Croiserais-je ici mon être charmant

    Attirant mes yeux magnétiquement

    Naissance d'un sourire aux commissures

    Créant dans le temps comme une fissure

    Où s'infiltrerait la négation

    De la temporelle soumission

    Parcelle tirée du réel par celle

    Qui me laissera ce souvenir d'elle

    Forant dans l'âme un abîme profond

    Lui que la douleur et le plaisir font

    Je l'aurai connue cette expérience

    Où l'amertume à la joie se fiance

    Elle ,passe la passante marquant

    De sa beauté fugace son amant

     

     

     


  • Naître à l'instant

    N'être qu'à l'instant

    Certes je dis certes

    Mais la jouissance du présent

    Admirer du monde les présents

    Goûter le rayon du soleil

    Voir la nature en ses merveilles

    Prêter l'oreille

    Aux pépiements charmants

    Des volatiles à leur babil

    Prêter les yeux

    À leur vol sur fond bleu

    Connaître ses chances

    Remercier la providence

    Et ses dons

    Tout cela est bel et bon

    Je sais cultiver cette sagesse

    Mais être à soi n'est-ce

    Pas aussi penser au passé

    Se laisser traverser

    Par les souvenirs

    Les laisser venir

    Je les revois sans cesse

    Ces moments heureux

    Ces douces caresses

    Son être lumineux

    La beauté du décor d'ici

    La joie de l'accord d'hier

    Vient la nostalgie

    Du solitaire

    De l'abandonné meurtri

    Qui sans le partage

    Reste en marge

    De la jouissance du présent

    Du charme de l'instant


  • Jeu croissant je crie sans y croire

    Très rude dureté du sort

    Entrant ses épines au cœur de mon cœur

    Crucifiant mon âme qui l'a crue elle

    Elle et sa beautélégance

    Sa prestance, idéaliterrestre

    Ma musamoureuse

    Ma fameureuse

    Elle me sisypha

    J'arrachai le rocher

    À la gravité

    Je grimpais, je regrimpais

    Au faîte je me voyais vainqueur

    Je ne fus que vain cœur

     





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