• « Tu nous promets la vie éternelle,

    Mais l'éternité c'est ici-bas.

    Cette vie qu'on ne mérite pas,

    Peux-tu vraiment dire qu'elle est belle ?

     

    Tous les jours absence d'étincelle,

    Faire et refaire les mêmes pas,

    Et tous les hommes font comme moi,

    La différence n'est que d'échelle.

     

    « Souffre, homme, dis-tu, ta récompense

    N'est pas sur la terre de souffrance,

    Elle est aux côtés de Dieu mon Père. »

     

    Fallait-il pour autant ces malheurs

    Ou pire les instants de bonheur ?

    Je crois que je joue à qui perd perd...


  • L'ennemi de Jésus, c'est Sisyphe.

    Le fils de Joseph croisa un jour

    L'homme au rocher, qu'il roulait toujours,

    Si j'en crois l'évangile apocryphe.

     

    L'échange verbal entre eux fut vif ;

    « À mon appel ne reste pas sourd,

    Homme affligé dont le cœur est lourd,

    Le désespoir te tient dans ses griffes. »

     

    « Viens plutôt pousser à ma place ;

    Tes vains discours me laissent de glace :

    Ma vie n'est qu'une bête agitation,

     

    Qu'il me faut sans cesse répéter,

    Symbole de toute l'humanité,

    C'est l'éternelle malédiction. »

     

     


  • Elle est loin pas loin je la sens

    Si j'ignore ce qu'elle attend

    Pour manifester sa présence

    Je connais cependant la chance

    D'être par elle visité

    Quand il lui plaît d'être écoutée

    Parfois drôle parfois grave elle a

    Des bizarreries de diva

    Soit lourde soir primesautière

    Elle a de variés caractères

    Sa grande sensibilité

    S'exprime par divers côtés

    Satirique ou désespérée

    Haineuse ou pleine d'amitié

    La sensation est une chose

    Mais la dire elle vient elle ose

    Elle souffle des mots que je pose

    De tous les tons du noir au rose

    Courent les phrases sur la page

    Les analogies les images

    Se transforment en poésie

    Je relis et je suis surpris

    J'apprécie ce qui est écrit

    La muse a guidé mon esprit

    Je souris et lui dis merci


  • Vanitas vanitatchoum

    Va nicher dedans l'éther

    Nuée cura te ipsum

    Tes poumons expectorèrent

     

    Ton cœur qui fit badaboum

    Oubli des pieds pour la terre

    L'âme s'élève sans groom

    Hors des ressorts délétères

     

    L'ascension que je dis

    Défit les défis confits

    Confuse guerre des fées

     

    Étriquées carabossées

    Mirent par chaos les rosses

    Au tapis des vanités


  • Il fallait saisir la chance quand elle était

    Double triple décuple chance Il t'attendait

    Tout vous unissait dans un même élan d 'Amour

    Les signes étaient clairs ils diffusaient toujours

    Le même message certain de l'évidence

    Ton cœur et le sien malgré la dure distance

    Connaissaient le même douloureux manque cruel

    Tous deux dans l'impatience du prochain appel

    Vous aviez l'Amour bavard ému et hardi

    Vous écourtiez la part de sommeil de la nuit

    Sur vos claviers vos doigts sûrs allaient et venaient

    L'œil fasciné sur l'écran, l'oreille aux aguets

    Vous éprouviez tous deux pour la première fois

    L'Amour le désir le manque et le désarroi

    Si l'autre trop longtemps était silencieux

    Mais quel bonheur simple intense et délicieux

    Quand cessait le silence et reprenait la danse

    Des mots des je t'aime et des douces confidences

    L'idylle idéale développait ses voiles

    Vos cœurs à l'unisson s'approchaient des étoiles

    Ils n'avaient jamais battu de cette façon

    Comme si montait du fond de l'âme un frisson

    Vous vous décriviez l'identique volupté

    Que l'un et l'autre ressentaient de son côté

    Tu dessinais avec lui des projets communs

    De l'avenir provenaient saveurs et parfums

    Nous nous marierions un quinze août lui disais-tu

    Il fallait juste de la patience Il en eut

    Les ennemis de votre Amour firent douter

    Ton sentiment vrai ta certitude d'aimer

    Tu essayas dix fois de mettre un point final

    À ce nœud fou sublime magique et fatal

    Le plongeant chaque fois dans un tel désespoir

    Qu'il en était pantelant pleurant et hagard

    Tu décidas un jour de n'y plus revenir

    Tu parvins douloureusement à t'y tenir

    Pour te sentir moins coupable tu l'accablas

    De reproches que l'amant ne méritait pas

    Il est certains êtres qui pour tenir debout

    Pour éviter les regrets pour qu'ils ne s'avouent

    La dure erreur commise et le mal accompli

    En torturant les ressources de leur esprit

    Attribuent injustement à l'autre leurs fautes

    Qui donc dans l'harmonie commit les fausses notes

    Au fond de toi il est une petite voix

    Que tu étouffes pour éviter les pourquoi

    Elle te souffle au creux de l'âme élan discret

    Il fallait saisir la chance quand elle était

     





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