• Dis-moi, petit trait, pourquoi t'es-tu tu ?

    Ton oblicité discrète, arrondie,

    Déposée aux pieds des autres graphies

    Donne rythme aux groupes que tu ponctues .

     

    La lassitude de rester inconnue ?

    Vexation de n'avoir point de phonie ?

    Erreur, petite virgule chérie :

    De ta présence est un silence issu.

     

    Quand tu n'es pas là où tu devrais être,

    Sont inquiètes autour de toi les lettres :

    Des mots attendent leur séparation.

     

    Enrichissement sémantique, virgule,

    Cesse donc de te penser minuscule,

    Quand tu suscites mon admiration.


  • Eh je le connais ce délicieux frisson, 
    En douceur il atteint mon âme endolorie.
    Le chemin qui me mène à la peine ennemie
    Commence-t-il ici pour un autre abandon?

    Les vœux issus de la détresse disent non,
    Non plus jamais  n'espère d'amoureuse amie,
    Ne laisse pas grandir et flamber l'incendie, 
    Tu connais la tristesse des silences longs.

    Fais taire ton cœur, casse le bond qui s'élance
    Si tu ne veux subir la nouvelle souffrance, 
    Fais taire cette voix
    qui doucement susurre :

    « Si c'était maintenant, si c'était maintenant!

    Elle passe, elle est là ta chance évidemment :

    C'est le rêve qui se vit, la belle aventure... »

     

     

     

     


  • Se succèdent les années des longues latences

    Je laisse mes anciennes vies s'évanouir

    Elles me deviennent doucement souvenirs

    Qui imposent douloureusement leur présence

     

    Mes jours disent leur monotone inconsistance

    Je ne vois rien ni personne vers moi venir

    Il me faut me satisfaire avant de mourir

    De la banalité en mode d'existence

     

    J'aurai beaucoup rêvé j'aurai beaucoup souffert

    Entrevoir l'idéal sans l'atteindre est enfer

    Ne plus rien espérer surtout ne pas attendre

     

    Apprécier les dons charmants de la vie reçus

    Sans se tourner vers ce qui n'arrivera plus

    Ni vers elle ma douce ma muse ma tendre


  • Apparaître disparaître

    Promettre recevoir

    Démettre décevoir

    Entrouvrir la fenêtre

     

    Faire en moi le feu naître

    Promesse de se voir

    Je ne pouvais savoir

    Tant naïf est mon être

     

    Je laisse couler mes pleurs

    Blessures de mon cœur

    Aux pensées malheureuses

     

    Souvenirs ineffaçables

    De beaux châteaux de sable

    Défaites amoureuses


  • D'un côté la vraie vie, celle des sensations,

    De partout autour de nous, elles nous parviennent,

    De la senteur des fleurs à la brise aérienne,

    Les goûts délicats, la variété des sons.

     

    C'est bien notre corps qui reçoit ces vibrations :

    Le privilège de notre nature humaine

    Est en ces dons, la nature devenue mienne

    Comme une savoureuse incorporation.

     

    D'un autre côté, la triste vie falsifiée

    Où l'artifice règne en maîtresse viciée,

    Les écrans installent leurs rigides parois ;

     

    Ce monde sans profondeur, de facticité,

    T'isole des autres et de l'humanité,

    Et toi tu te soumets aux algorithmes rois.





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