• Quand j'étais enfant, j'allais à la ferme proche

    Acheter du lait frais, dans un pot de fer blanc ;

    Les bovidés broutaient en le pré attenant.

    Je rentrais sourire aux lèvres et monnaie en poche.

     

    C'était avant la PAC, la victoire du moche,

    C'était le temps béni des derniers paysans,

    Qui s'échinaient heureux en cultivant leurs champs.

    Pressentaient-ils déjà du déclin les approches ?

     

    La liberté perdue, la triste soumission

    À l'UE, ses commissions et ses subventions,

    Aux multinationales de l'agro-chimie.

     

    Le travail de la terre ainsi que l'élevage

    Ont été remplacés par le méchant saccage

    De la modernité et de son industrie.


  • Si dans quelques siècles est revenue la raison,

    Si sur cette planète est encore la vie,

    Si les hommes savent toujours ce qu'est l'envie

    De la beauté des sentiments et des saisons,

     

    Si ces gens lisent aussi ce que nous lisons,

    S'ils sont des Humanités curieux et ravis,

    Qu'à l'étude des écrivains on les convie,

    Même ceux du passé, pleins de belles leçons,

     

    Ils apprécieront sans doute Sylvain Tesson,

    Surpris, ils apprendront dans sa biographie

    Qu'en deux-mille-vingt-quatre il fut de sots esprits

    Poètes se prétendant, mais à leur façon,

     

    C'est-à-dire gauchistes intolérants et cons,

    Qui pétitionnèrent en poussant les hauts cris

    Quand l'auteur fut nommé parrain de poésie...

    Elle est vraiment bête la gauche de Mélanchon !


  • Concevoir des enfants, pour les laisser ensuite

    À une école woke est une perspective

    Pour le moins décourageante et dissuasive :

    « Es-tu vraiment garçon ? » - « Ben oui, j'ai une bitte ! »

     

    « Oh ! Ne dis pas cela, ton nom sera Brigitte.

    « Mes parents m'ont baptisé, ne vous en déplaise, Yves. »

    « Cela ne prouve rien, ne sois pas si rétive :

    Il faut que ton identité soit déconstruite.

     

    Viens dans l'atelier queer écouter les drag-queens,

    Les lesbiennes, les trans, les homos, tes copines,

    Ielles vont te toucher, te caresser partout,

     

    Pour te désinhiber, pauvre marmot de bi,

    Tout coincé, dans ton corps, ôte tes habits,

    Allez, aie confiance, on va s'occuper de tout. »


  • « Répliques » d'aujourd'hui, Finkielkraut demandait

    À ses deux invités ce qu'ils pensaient des wokes :

    Danger ou simple épiphénomène d'époque ?

    Le débat fut courtois, sur des idées, des faits.

     

    Il fut question notamment du mariage gay,

    Qui serait désormais un acquis qu'on évoque

    Tel un donné banal, faisant partie du stock

    Des mesures voulues dans le sens du progrès.

     

    Eh bien, non, désolé, sans tomber dans l'outrance

    J'y vois comme un signal de notre décadence,

    Un refus effréné de la normalité,

     

    Une inutile loi, un suivisme des modes,

    Un manque à la raison, au bon sens une fraude,

    Un mauvais cadeau pour quelques agités.


  • On connaît leur façon de renverser les choses :

    Ils commettent le mal, accusant l'adversaire

    De maux commis par eux, en jouant les sincères ;

    Quand on est hypocrite, à peu près tout l'on ose.

     

    Lors de l'épidémie, les amoureux des doses

    Très tôt firent ainsi du complotisme à l'envers ;

    De la même façon, le président pervers

    Inversa sciemment l'effet de sa vraie cause :

     

    Depuis qu'il est élu, la pauvreté augmente,

    Les fais sont là, et la raison est évidente :

    Tout est pour la finance, et pour les Français rien.

     

    « Mais attention, dit l'histrion de l'Élysée,

    Si Le Pen ou bien Bardella vous élisez,

    Vous serez dans la misère, alors votez bien ! »





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