• Ami de la Beauté,

    Ennemi de la Laideur

    Contre la caïnité

    Pour le bonheur

    Il faut lutter

    Chasser Belzébuth

    Et ses serviteurs

    C'est un noble but

    Mais surtout

    Par-dessus tout

    Inviter les gens

    Les passants

    À baisser les yeux

    Vers les fleurs merveilleuses

    À lever les yeux

    Vers les nues somptueuses

    À croiser les regards

    À sourire

    Sans masque et sans fard

    Ne plus obéir

    À la société

    À ses vices

    À la publicité

    Qui rend lisse

    Nous briserons

    Les éoliennes

    Qui tournent en rond

    Dans les plaines

    Les zones commerciales

    À n'en plus finir

    Cancer fatal

    Qu'il faut détruire

    Nous casserons

    Le moteur

    Qui rend con

    Sommateur

    Et nous admirerons

    Les nuages

    Les papillons

    Les paysages

    Délivrés

    Des dommages

    Des saletés

    Des ravages

     

    Après avoir tué Caïn

    Nous pourrons apprécier enfin

    Toutes les beauté de la vie

    Que nous dirons en poésie


  • Ils se frottent les mains : la banquise qui fond

    Une aubaine pour eux, capitalistes cons.


  • Je tiens bon je tiens bon

    Mais dure est l'épreuve

    Pénible réunion

    Les mots dont ils s'abreuvent

    Sont pleins d'hypocrisie

    Et d'inutilité

    Je m'ennuie je m'ennuie

    C'est une éternité

    Mon ami mon crayon

    Guidé par mon esprit

    Cherchant la distraction

    Trace ces mots écrits

    Que de banalités

    De la démagogie

    Des contre-vérités

    Vivement la sortie

    Quelle perte de temps

    Lourdement éprouvante

    Subir avec ces gens

    Leur parole emmerdante

    La minute passée

    Fait rapprocher la fin

    La seconde étirée

    A le poids du destin

    Dehors vont les nuages

    Je vois à la fenêtre

    Pendant le babillage

    Le soleil apparaître

    Vivement le grand air

    Ma maison mon jardin

    Sortir de cet enfer

    Enfin vivre vraiment

    Bon ça n'avance pas

    On patine on piétine

    Bien sûr je pense à Toi

    Ma douce ma câline

    Nous verrons-nous bientôt

    Je l'aurai mérité

    Du patient le repos

    Nous deux en vérité


  • Après la très longue dépression, des pressions, 

    On rit, on se sourit, quelle belle impression!


  • Je rappelle la règle de cet exercice : prendre les rimes d'un poème connu, les garder, telles quelles, ou seulement phoniquement, et composer un nouveau texte, riche en nouveaux sens.

     

    Pardon, je suis parti à la dérive hier :

    J'ôtai mon masque en rue, qui m'est comme un bâillon,

    Pour autant, je n'arborais l'attitude fière

    D'untel, heureux d'avoir retrouvé son crayon.

     

    J'errais ainsi dans la ville, la bouche nue,

    Je souriais aux zombis, faces cachées bleues,

    Je leur disais : La libération est venue,

    Je vous vois tellement malheureux, vous qu'en pleu-

     

    rant autant que devant ma préférée sitcom,

    Ou face à la gangrène éolienne de la Somme :

    Ces tristes spectacles causent en moi l'effroi.

     

    Le monde ressemble à ce tué canard in-

    arrêtable, qui malgré Dieu et son poids trin-

    itaire préfère être à l'envers qu'à l'endroit.