• É: Alors ce roman ? 15 jours ça suffit pour écrire le bouquin que je t'ai commandé : woke, cancelculturé, antifa et tout le tralala... C'est pourtant pas compliqué !

    A: Oui oui, c'est bon, c'est fait...

    É: Ben alors montre, ou plutôt non, montre pas, raconte-moi.

    A: D'ac. Les personnages : une black obèse et trangenre, un bi français de souche converti à l'islamisme radical, une écolo végane, et un bouddhiste pacifiste et drag-queen...

    É: Mais ça me semble pas mal tout ça ! Et les méchants ?

    A: Un électeur de MLP, VMB cela va sans dire, qui lit VA, et pire, un hétéro catho, réac, écoutant Finkielkraut, et Zemmour, qui bat sa femme, met ses enfants chez les scouts, qui se font violer par un curé pédophile, et qui mange de la viande tous les jours. J'hésite à mettre un terroriste islamiste...

    É: Dans les méchants ? Non, montre plutôt comment la société bourgeoise l'a conduit à la violence, par l'oppression qu'elle a fait subir à sa communauté. Et l'intrigue ?

    A: La femme du VMB va se plaindre à la police des mauvais traitements que son salaud de mari lui inflige, conseillée par sa copine du planning familial. Mais les flics rient grassement. Pour se venger elle va en banlieue demander aux vendeurs de shit s'ils ne connaissent pas un terroriste qui pourrait la débarrasser de l'affreux époux, partisan d'Israël...

    É: Bien bien ça me va, je vais ouvrir au hasard ton tapuscrit, donne. Alors, je lis la première phrase qui me tombe sous les yeux : «Non, pas ça, s'exclama Nafissatou, qui se dit ... ». Quoi ! Du passé simple, ce temps bourgeois ! Tu m'enlèveras tous ces passés simples, et j'espère que t'as pas mis de subjonctifs, et, pitié, arrête avec ces points-virgules! Et puis je te rappelle que tu es un homme blanc, et donc que tu n'es pas en mesure de communiquer les pensées d'une blacke, je t'avais pourtant prévenu : pas d'appropriation culturelle : tu appartiens, comme moi, à la race des esclavagistes racistes. Les bouquins doivent être l'expression de notre repentir. Recommence tout, et reviens demain avec une version convenable, et enlève ces mots savants que je vois rien qu'en feuilletant : « complainte », ridicule, « inanité », je ne sais même pas ce que ça veut dire, « rideau de douche », « fraise des bois », ...


  • On appelle ces fleurs des corbeilles d'argent.

    J'aime mieux celui-là qu'un faisant des esclaves

    Bien des individus, pauvres de cœur ces gens,

    Incapables de voir le joli, le suave.

    La fleur du jour


  • Dans le cylindre-piège, elles se débattent prises,

    Attirées par l'odeur, elles viennent sans craindre

    L'issue définitive, et douloureuse à peindre

    Tant cruels ces moments quand elles agonisent.

     

    Par un cône étudié les mouches sont entrées,

    Mais leur sauvage instinct ne les a prévenues

    Qu’elles mourraient un jour d'effluves inconnus.

    Je les vois s'efforcer, les entends bourdonner.

     

    Mais elles se noieront car fatale est la chute :

    Dans le poison liquide inutile est la lutte.

    Les observant ainsi je ne peux m'empêcher

     

    De voir le sort humain dans une métaphore :

    Il s'est emprisonné, puis malgré ses efforts,

    Le voilà condamné pour prix de ses péchés.


  • Mon bonheur insolent agace les jaloux :

    Ils s'en prennent à moi, je leur dis merde à vous!


  • Parmi toutes les fleurs que j'aime

    Tout en haut je mets l'ancolie

    J'apprécie ses teintes ses plis

    Et son nom même est un poème

     

    L'ancolie point ne s'ankylose

    Elle est un cadeau sans colis

    Elle est légère elle est jolie

    Et si vous la trouvez morose

     

    (Voir la pervenche de Rousseau)

    C'est qu'elle est pour vous nostalgie

    Alors vient la mélancolie

    D'un temps révolu qui fut beau

    L'ancolie