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En général
Ne quitte pas la quiétude répétitive :
Sortir de l'équilibre est une erreur fautive.
Et en particulier
Nous deux nous nous aimons: je t'aime, et toi tu m'aimes...
En Amour c'est heureux quand c'est toujours le même...
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En leurs antiques temps, des poètes latins
Additionnaient aux ressources de la métrique
Des jeux verbaux issus de données phonétiques,
Où proches sont des mots, mais par leurs goûts lointains.
Il en était ainsi de deux brefs substantifs,
Différant seulement de consonne initiale,
Évoquant opposés d'origine animale,
Des mets, l'un doux, l'autre amer au sens gustatif.
S'agit bien entendu de « mellis », de « fellis »,
L'un fait grimacer, l'autre fait le délice,
Ce sont là les aïeux, les anciens étymons
De vocables français, l'un est « miel », l'autre « fiel ».
J'y pensais relisant mes vers, enfer ou ciel,
Secrétés par la bile, ou par l'amoureux don.
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Nous planons tellement que nous sommes pré-cieux,
Nous nous aimons si bien au-dedans des-lits-cieux.
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Spleen
Au long des journées vides
Je traîne ma carcasse
Lentement je déplace
Quelques pensées morbides
Tous mes élans se brident
Il n'est rien qui délasse
Ça m'irrite et m'agace
La vie que j'invalide
Le ciel pèse des tonnes
L'air est un glas qui sonne
Le temps n'avance pas
Les nouvelles sont vieilles
Tout est toujours pareil
Ou pire vers le bas
Idéal
Chaque minute chaque heure
Me rapproche de Toi
Le plaisir qui m'échoit
Connaître le bonheur
Avec mon âme-sœur
Renaît à chaque fois
Le merveilleux émoi
De l'unisson des cœurs
Protégés des rumeurs
Du monde et de ses peurs
Nous deux et notre joie
L'idéal nous effleure
En ce sublime ailleurs
Où l'Amour est roi