• Laisser parler les mots : ils nous causent les mots.

    Parfois un petit quelque chose ou pas grand-chose,

    Chaque mot est une étrange métamorphose,

    Parfois chez Théophile ils filent en émaux.

     

    En émaux, si on y prête attention, en émo-

    tion par conséquent, parfois sont camées roses,

    Ils sont alors bijoux, bisous sur ta joue, j'ose

    En déposer sur le par-chemin de ta peau ;

     

    Les mots, c'est comme la conduite accompagnée :

    C'est de l'autonomie, mais par moi remaniée,

    Mes mots batifolent, je les vas surveillant.

     

    Fallait-il que ceux de Gustave m'égarassent,

    Chef-lieu du Pas-de-Calais disent les atlas,

    Où les noms propres ne sont guère salissants.


  • Quelle conscience du temps ont les animaux?

    Pas d'horloge, de réveil, de montre au poignet, 

    Pas d'inquiétude pour demain, pas de projet...

    Pour les jours de la semaine ils n'ont pas de mots...


  • Il se dit ton ami, et tu le crois aussi.

    Tel l'habile serpent, il t'endort, s'insinue,

    Se joue de toi, naïf victime de berlue.

    Tu n'imagines pas le réservé souci.

     

    De ta bête candeur tu seras bientôt puni :

    L'aimable il fait si bien, c'est façade de rue

    Paraissant admirable à l'innocente vue,

    Mais une fois le seuil franchi, c'est moins joli !

     

    Cela sent le pourri, puanteur infernale :

    Vicié, l'air est fétide, tout est salement sale.

    Tu t'es laissé berner par le charme apparent.

     

    On ne t'a pas appris la pesante méfiance,

    Et te voilà trahi, douloureuse expérience...

    Le salaud se noiera dans ses vomissements.


  • Mon chat chasse les mouches,

    De sa patte il les touche ;

    Cherchant à s'échapper

    S'envolent ces véloces

    En voyant s'approcher

    Le grand félin féroce.

    Il se désintéresse

    Bientôt des ailes d'elles :

    Il vient quêter caresse

    À son maître fidèle,

    Entame sa toilette

    Des pieds jusqu'à la tête...

    Vient l'heure de la sieste,

    Il ne fait plus un geste...

    À quoi donc rêve-t-il

    Dans ce sommeil utile ?

    Notre imagination

    Répond à la question.

    En lisant Baudelaire,

    Sur un poétique air,

    Vous verrez sa vision,

    Métaphysique option...

    Les oreilles remuent,

    Qu'a-t-il bien entendu ?

    Vient la fin du sommeil,

    Le moment du réveil :

    Il s'étire longuement,

    Après un bâillement,

    Va voir sa nourriture

    Qu'il mange à toute allure ;

    Voilà qu'il lape l'eau

    De sa langue labile...

    Il disparaît bientôt

    En solitaire exil.


  • Savent-ils, ces idiots, ce que c'est qu'un poète ?

    Un vrai, profond et libre, un Verlaine, un Rimbaud...

    Savent-ils, ces crétins, apprécier le beau ?

    Que leur est-il, hélas ! passé par la tête ?

     

    Pauvre Lélian, te voir ainsi sacré t'embête,

    Pauvre Arthur Rimbaud, que te veulent ces sots ?

    On veut vous imposer un obligé caveau,

    C'est pour chacun de vous une triste défaite.

     

    Ce ne sont pas vos vers que voient ces malotrus,

    Mais votre pathétique aventure de cul,

    Et vous voilà réduits à n'être plus que fesses

     

    Par ces vils obsédés qui ne voient pas plus loin

    Que leur sort de fausses victimes sociales : Ouin !

    Vous au Panthéon : quelle indélicatesse !





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