•  

    Que se disent-ils ?

    Si les livres dociles et rangés vivaient ?

    Ils me parlent quand je m’en saisis et les lis,

    Mais une fois au rayonnage rétablis,

    Sortent-ils des limites qui les entravaient ?

     

    Victimes de l’ordre bête et alphabétique,

    Séparés d’eux-mêmes parfois selon le choix,

    Ils ne peuvent se désoler envers leur endroit,

    Et se soumettent bon gré mal gré à la pratique.

     

    Mais le voisinage des surprises réserve :

    J’entends Queneau et Rabelais ne cesser de rire,

    Kundera, avec La Bruyère, peut sourire.

    Montaigne et Montesquieu d’abord refont le monde,

    Avant d’évoquer leur délicieuse Gironde.

    Prévert et Prévost près de Proust, l’intéressent-ils ?

    Lafayette hausse la tête et bat des cils

    Vers son ami La Rochefoucauld. L’en séparent

    Lamartine et Larbaud, éloignant l’ami rare.

    Et Jean-Jacques s’ennuie : le destin lui attribue

    Et Robbe-Grillet, qui gomme à brûle-pourpoint,

    Et Sagan, compagnies décevantes en tous points.

    Freud soumet ses deux voisins, toute honte bue,

    A la cure : Fourier et Fromentin subissent

    L’analyse du maître explorant leurs coulisses…

     

    Ainsi dialoguent ces héros littéraires

    Dans l’esprit curieux de leur bibliothécaire.


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    Etre un esprit supérieur est un faix social:

    Des méchants, petits, pervers il me faut dépendre, 

    De tous ceux qui ne savent la raison entendre, 

    Qui se meuvent dans leur fécalisme moral.

     

    Leur être soumis quand on est sentimental, 

    Eux qui ne connaissent ni le pur, ni le tendre.

    Avilisseurs, ils métamorphosent en cendre

    Ce qui est si loin de leur univers mental.

     

    Univers, que dis-je! Non, ce noble vocable

    Ne saurait s'accorder à ces mesquins coupables,

     Ne saurait convenir à ces états si vils.

     

    Ils prêtent aux vrais l'étroitesse de leurs vues, 

    Imaginent que seules leurs mœurs corrompues

    Règnent. Quant à celui qui n'est pas dupe: exil.


  • Je replace ici un autre exercice d'imitation stylistique: le sonnet étant un pastiche de poésie précieuse, les lignes en prose sont inspirées par la verve et la rage céliniennes.

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  • Dans le cadre des initiations littéraires (à la manière de), un voyage au pays nippon, pour une pièce inspirée par leur no. Peu de paroles, gestuelle épurée et symbolique, lenteur, ton monocorde.

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    Nouvel  Alceste, athlète de la mise au ban

    Impudent insolent refusant l’hypocrite

    Il faut côtoyer ceux qu’il faudrait que j’évite

    Subir le sens mauvais du néfaste courant

     

    Dans le monde bas que je me vais refusant

    Où la nécessité demande que j’habite

    Comment se pourrait-il donc que je ne m’irrite

    Quand je vois le pouvoir exercé des méchants ?

     

    Au cœur de mes malheurs apparut Célimène

    Elle me comprit. Mais Dieu sait où l’amour mène

    Enfin prendrait fin le cycle de mes malheurs

     

    C’était omettre l’influence maléfique

    De conseillères bornées en mal de magique

    Elles lui firent peur : « Oublie la loi du cœur. »





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