• Les espoirs étaient-ils fondés ?

    Qu'importe la réponse...

    Il faut que j'y renonce

    Au nom de la tranquillité.

     

    Passer sa vie à regretter,

    C'est l'âme qui se fronce,

    C'est l'esprit qui dénonce

    La maudite fatalité.

     

    Amour, ambition de poète,

    Vaines et prétentieuses quêtes...

    Quelques années encore

     

    Et se fermeront mes paupières,

    Finie la morale misère...

    Que faire avant la mort ?


  • Premières opérations saisonnières

    De butinage dans les fleurs de bruyère.

    Flottait un parfum de printemps


  • " C'est ainsi que ce théâtre dont la langue et les références culturelles sont déjà si éloignées de nous, ne peut que difficilement vivre aux yeux du public. Il résiste mieux à la lecture. Peut-être est-il destiné à n'être plus, dans l'avenir, qu'un ensemble de morceaux choisis, de belles tirades faites, avant tout, pour l'analyse universitaire. "

    Peut-on imaginer un monde sans Racine, 

    Sans Néron, sans Titus et toutes ces héroïnes

    Qui se débattent douloureusement piégés

    Entre les rets serrés de la Fatalité,

    Ses durs traîtres marqués du sceau de l'infamie, 

    Le destin de la pathétique Iphigénie,

    La veuve Andromaque captive de Pyrrhus,

    Le délaissé de Bérénice Antiochus, 

    Les passions extrêmes et les calculs sordides, 

    Les amours profondes et les vils homicides, 

    Le bonheur se soustrait à qui le va cherchant, 

    Et ne saurait unir les plus parfaits amants.

    Ces histoires pourraient sembler de nous lointaines,

    Nous qui vivons à l'ère ultra-contemporaine, 

    Marquée par le culte de la facilité, 

    De l'artifice et de la rentabilité, 

    Seul compte le présent, la sacrée jouissance,

    La référence ultime est ma propre existence. 

    "Qu'ai-je à faire alors de l'ancien classique auteur:

    Je n'y comprends que dalle, il faut un traducteur, 

    Et puis ces rois, ces princesses, ces personnages, 

    Je n'en ai jamais rencontré dans mes parages.

    Ils causent sans cesse tirades et dégâts,

    Et de moi qui les écoute se soucient pas.

    Leurs relations étrangement sont compliquées,

    Je ne vois pas ce qu'est une âme déchirée. 

    Dans mes jeux vidéo quand surgit l'ennemi, 

    Je le bazarde, le massacre, il est fini.

    Je selfie, je touite, baisse ou lève le pouce;

    Hanouna, Nabilla, ou Laurent Delahousse, 

    Je capte quand ils causent tandis que ton gars,

    On veut m'obliger, mais je n'y arrive pas."

    Oui, je concède qu'ici je caricature, 

    Ne parlent ainsi les zombies de l'inculture, 

    Ils ne sauraient choisir le vers alexandrin

    Pour exprimer élégamment l'idiot dédain. 

    Ils sont moitié victimes et moitié coupables

    Dans un système à faire des irresponsables, 

    Et pour répondre à mon initiale question, 

    Dès qu'on a recours à l'imagination, 

    Il est très possible d'imaginer un monde

    Privé de Racine. Sur quoi veut-on qu'on fonde

    Une culture communément partagée,

    Évitant ainsi la vie triste, endommagée, 

    Dès que s'absente toute exaltation par l'art, 

    Sublime quintessence et délicieux nectar.

    Le rideau et le livre ouvrent un univers

    - Sous la belle apparence du maîtrisé vers -

    Cumulant la proximité et la distance,

    Délicieux cadeau, bon pour toutes les consciences.

    Les efforts accomplis en permettant l'accès, 

    Ne peuvent être que couronnés de succès.

    On peut à coup sûr vivre une vie sans Racine,

    Mais avec ses œuvres l'horizon s'illumine.

     


  • Qu'est-ce que l'écho d'un silence

    C'est comme l'absence au carré

    Comme un souvenir en-allé

    Qui se conjugue en permanence

     

    Comment décrire la souffrance

    Impossible sérénité

    Au mode irréel temps passé

    Sentiment de perte et d'offense

     

    C'est vivre en veuf d'une ombre vive

    Au loin je sais une autre rive

    Devenue douleur souvenir

     

    J'ai connu le plaisir extrême

    Celui de nos si beaux je t'aime

    Ce temps ne peut-il revenir


  • Je sais me faire pleurer :

    Je vais chercher des images,

    Les libère de leur cage

    Où je les avais cachées.

     

    C'était permis d'espérer :

    S'ouvrait une belle page,

    Envolés les noirs nuages,

    Prodigieuse était ma fée.

     

    Moments divins des promesses,

    Suavité des caresses,

    C'était sublime et parfait.

     

    Et je vois ma solitude,

    Mon présent plein d'habitudes,

    L'âme envahie de regrets.






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