• Délits, tes ratures ?

    Bof, biffe, baffe à bœuf ?

    Non, délie tes ratures.

    Écriture… écris tu reliras plus tard…

    Peut-être te relyras-tu,

    Peut-être te relieras-tu…

    Est-ce l'heur ? Est-ce leurre ? Est-ce l’heure ?

    Si c'est leurre, ce leurre m'aide,

    C'est le remède, que j'ai placé beau.

    Douleur dite n'apaise guerre,

    Mais elle est dite, elle hésite,

    Elle évite de dénaître.

    Je lévite dans mes mots,

    Qui ont tété mes maux.


  • Es-tu têtu ?

    Que ne t'es-tu tu ?

    J'étais emballé.
    La merveille opéra.

    Mais les petits rats

    Grignotèrent l'avenir,

    Et dalle tombale,

    Le rideau tomba.

    Nuageant les poussières,

    - L'épouse hier -

    Auxquelles je retourne.

    Désormais je ronge heures.

    Ainsi se tait-elle.

    Insisté-je ?

    La pièce est en morceaux.

    Elle avait un beau début,

    Mais je reste sur sa fin.


  • R S T La tendreté avant la tendresse

    Lettres de l'alphabête de la fablette

    Comme à Cana : eau, vin (l'eau devint vin, devant témoins, en plus, avant sang)

     

    Ce que l'illustre fabuliste a caché ,

    Je m'en vas vous le révéler.

     

    Dans la forêt au cœur de légers bruissements,

    Les ruisseaux de sang coulent indécemment

    Sur les belles boucles blanches,

    En torrents ce sang s'épanche.

    Les crocs du canidé craquent les os ovins,

    Le gentil petit mouton carcasse devient.

    Ses yeux crétins sont éteints.

    Jamais plus il ne tétera tétins

    Le doux lait de sa si douce nourrice,

    De celle qui le porta dedans sa matrice.

    Sa vie alors n'était qu'embellie,

    Il la bêlait bêtement, la vivait jolie.

    La force avait faim, elle mit donc le mot fin

    A ces jours sans sens, comme une hémorragie.

    L'agneau gnangnan :

    Maman, maman…

    Mais la brebis qui le biberonna

    Broutait bien loin de là.

    Qu'aurait-elle pu et repu

    Face au futur repu ?

    Au fond des forêts sont des faits féroces

    - Que font les fées au sort des gosses ?-

    Qui feront frémir les frênes feuillus.

    Les grands chênes sans glands voient le déchaînement

    Sanguinolent des canines voracement

    Fichées dans la chair autrefois chérie.

    On me l'a dit, tu étais tendre,

    J'ai bien fait de ne pas attendre,

    Dit cet animal plein de rouge décédé

    Du bébé mouton cadet :

    Il avait menti, il avait un frère, en vain:

    Ce mensonge coûtait de devenir festin.

     

    Ô poète il fallait que vous incarnassiez

    Le triomphe mérité du carnassier.

     


  • Changer d'heur

    Passer du mal au bon,

    Un bond à venir

    Heurs divers,

    Heurs détestés.

     

    Changer leurres,

    L'art des feintes.

    Que soient défuntes

    Les basses ruses des piégeurs.

     

    Remonter le temps :

    Quand mon heure était son heure.

    On s'appelle tout à l'heure.

    Quand nous n'étions qu'au présent,

    Quand nous ne savions pas

    Qu'étaient comptées

    Les heures de l'amour.

    Nous en comptions à rebours,

    Impatients, les heures, les jours,

    Du prochain retour.

    Les heures défilaient,
    Il fallait se quitter.

     

    Est allé le balancier.

    Les flèches du sagittaire,

    Aiguilles du cadran,

    Au rythme de sa cadence.

    Tue heur, du temps, heurté

    De vide, fou aimant,

    Désespéraimant.

     

    Feu

    Braises

    Cendres

    Fou

    Ne souffle

    Des cendres

    Faut-il

    Futilement

    Vivre

    Y a-t-il

    D'autres

    Étincelles

     


  • En t'aimant, je t'avais révélée à toi-même :

    Jamais tu n'avais dit ainsi « je t'aime, je t'aime »,

    M'aimant tu n'avais jamais été aussi belle,

    Et tu ne t'étais jamais sentie aussi belle.

    Une grâce nouvelle ailait chaque geste.

    Tout en toi me suppliait : « Reste avec moi, reste ! »

     

    Ainsi que Bérénice, héroïne ingénue,

    Et qui ne voyait pas qu 'était noire la nue,

    Ou Serge Mouret oubliant au Paradou

    Qu'il était abbé : l'amour d'Albine était doux,

    J'ai vécu dans la certitude et l'évidence :

    Je l'aime . Elle m'aime . Chacun à l'autre chance .

    Les vents contraires, les doutes, les influences

    Ne pèseraient rien face à notre immense Amour ;

    Les signes étaient heureux, sublimes les jours.

    Nous nous échangions les purs souffles de nos âmes,

    Nous voyions l'avenir : elle serait ma femme.

    Projets, promesses, aveux, bonheur d'être à deux,

    Certitude d'un mariage, espoir radieux…

     

    Fini, c'est fini, injustement fini.

    Il me faut redescendre après le paradis.

    Ma vie avec elle aurait été œuvre d'art.

    Il me faut -douleur- m'absenter de son regard.

    Nos échanges étaient plus que magnifiques.

    J'ouvrirai bientôt une nouvelle rubrique,

    Simplement « Éclats d'emmail » je l'intitulerai.

    Mes mots d'alors n'étaient qu'à elle destinés.

    Je les reprends, vous les apprécierez sans doute,

    Témoins des plus intenses moments de ma route.

    Revenu désormais à triste solitude,

    Subissant la souffrance de l'incomplétude,

    Démusé, désabusé, je métamorphose

    En littérature ce qui fut pure osmose.






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