• Émaux d'amour

    En t'aimant, je t'avais révélée à toi-même :

    Jamais tu n'avais dit ainsi « je t'aime, je t'aime »,

    M'aimant tu n'avais jamais été aussi belle,

    Et tu ne t'étais jamais sentie aussi belle.

    Une grâce nouvelle ailait chaque geste.

    Tout en toi me suppliait : « Reste avec moi, reste ! »

     

    Ainsi que Bérénice, héroïne ingénue,

    Et qui ne voyait pas qu 'était noire la nue,

    Ou Serge Mouret oubliant au Paradou

    Qu'il était abbé : l'amour d'Albine était doux,

    J'ai vécu dans la certitude et l'évidence :

    Je l'aime . Elle m'aime . Chacun à l'autre chance .

    Les vents contraires, les doutes, les influences

    Ne pèseraient rien face à notre immense Amour ;

    Les signes étaient heureux, sublimes les jours.

    Nous nous échangions les purs souffles de nos âmes,

    Nous voyions l'avenir : elle serait ma femme.

    Projets, promesses, aveux, bonheur d'être à deux,

    Certitude d'un mariage, espoir radieux…

     

    Fini, c'est fini, injustement fini.

    Il me faut redescendre après le paradis.

    Ma vie avec elle aurait été œuvre d'art.

    Il me faut -douleur- m'absenter de son regard.

    Nos échanges étaient plus que magnifiques.

    J'ouvrirai bientôt une nouvelle rubrique,

    Simplement « Éclats d'emmail » je l'intitulerai.

    Mes mots d'alors n'étaient qu'à elle destinés.

    Je les reprends, vous les apprécierez sans doute,

    Témoins des plus intenses moments de ma route.

    Revenu désormais à triste solitude,

    Subissant la souffrance de l'incomplétude,

    Démusé, désabusé, je métamorphose

    En littérature ce qui fut pure osmose.