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    De la faute nul n’est à l’abri

    Que ce soit en hurlant du rock fort

    A en devenir l’atone de sa voix

    Ou en mangeant de la grue hier râpée.

    De la faute jusqu’au cou l’homme y est

    Personne sur qui compter,

    Même pas les dames :

    A peine zèle montrent-elles

    En nous disant beaux, forts,

    Compliments qui nous font fondus,

    Devenir coulants,

    Mettre dans leurs pas sandales nôtres,

    Leur donner des marées d’sous,

    Recevoir des bleus, devenir chèvres, pâtes molles…

    Mais les poisses arrivent toujours,

    Devant les belles déchante l’homme,

    Et la beauté toujours le porc salue,

    Le porc salue la vache, qui rit…

    Quant à l’avenir… ?


  • Si un jour un quidam ainsi vous interpelle,

    Prêtez-lui une oreille attentive et patiente,

    Même si sa narration en rien ne vous tente…

    La voici donc telle que je me la rappelle :

     

    « Pour moi, me dit notre hère à la triste mine,

    Je vois tout en noir, tout va mal, tout me chagrine :

    Quand dans les délices d'un bain chaud je me plonge,

    Ayant à ma portée ma serviette et Ponge,

    Pour la lecture, que n'aperçois-je aussitôt !

    Un océan rempli de mâts et de bateaux.

    Je me crois à Ouessant dans mon bain moussant.

    - Rien d'inquiétant me diras-tu, je le pressens.

    Écoutez plutôt la suite, au profil amer :

    « La mer de mon bain est pleine d'amers et d'amers,

    Quant à l'écume,

    C'est du bitume.

    Et quand j'actionne la bonde

    Les nausées abondent. »

     

    Lecteur si devant toi comme dans cette histoire

    On confond baignoire et baie noire,

    Sois médecin, diagnostique :

    Ce quidam est neurasthénique.

    Ou sois tel l'abbé noir :

    Montre-lui l'ostensoir.


  •  

    Comment taire deux textes et cris

    Gelés et raidis jets

    Vous voulez lire et quand

    le moment songe

    rêvé leurra le vrai


  • Si les livres dociles et rangés vivaient ?

    Ils me parlent quand je m’en saisis et les lis,

    Mais une fois au rayonnage rétablis,

    Sortent-ils des limites qui les entravaient ?

     

    Victimes de l’ordre bête et alphabétique,

    Séparés d’eux-mêmes parfois selon le choix,

    Ils ne peuvent se désoler envers leur endroit,

    Et se soumettent bon gré mal gré à la pratique.

     

    Mais le voisinage des surprises réserve :

    J’entends Queneau et Rabelais ne cesser de rire,

    Kundera, avec La Bruyère, peut sourire.

    Montaigne et Montesquieu d’abord refont le monde,

    Avant d’évoquer leur délicieuse Gironde.

    Prévert et Prévost près de Proust, l’intéressent-ils ?

    Lafayette hausse la tête et bat des cils

    Vers son ami La Rochefoucauld. L’en séparent

    Lamartine et Larbaud, éloignant l’ami rare.

    Et Jean-Jacques s’ennuie : le destin lui attribue

    Et Robbe-Grillet, qui gomme à brûle-pourpoint,

    Et Sagan, compagnies décevantes en tous points.

    Freud soumet ses deux voisins, toute honte bue,

    A la cure : Fourier et Fromentin subissent

    L’analyse du maître explorant leurs coulisses…

     

    Ainsi dialoguent ces héros littéraires

    Dans l’esprit curieux de leur bibliothécaire.


  • A l’occasion d’un anniversaire de mon père, j’ai composé ce sonnet en l’accompagnant de questions pour mesurer l’attention de l’assemblée,  car j’y ai glissé quelques astuces phoniques, comme dans les dessins où l’on vous demande de retrouver tel objet ou tel animal dissimulé.

     

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