• Texte écrit en 2010, d'où certaines allusions, beaucoup restent valables, dont celles à un "élu" qui rêve de l'être encore...

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  • A l’approche de la baie, je fus accosté.

    Elle était si belle, si proche, tentatrice,

    Et me comprit, m’invita, me promit complice

    Une issue radieuse à ma morosité.

     

    J’ignorais le sort qui me serait réservé.

    Heureux, confiant, naïf, moi nouvel Ulysse,

    Ne sachant pas que jusqu’à la lie le calice

    Amer de la trahison je devrais goûter.

     

    Elle eut le tort aisé, elle consulta Satane.

    L’artificieuse créature profane,

    Alchimiste à rebours, fit croire que l’amour,

    Sincèrement avoué, n’était que détour.

     

    Elle la contamina de son infect fiel,

    Fit du noble petit, d’une science perverse,

    Sut métamorphoser ma muse en son inverse.

    Me voilà en enfer moi qui connus le ciel. 


  •  

    Que se disent-ils ?

    Si les livres dociles et rangés vivaient ?

    Ils me parlent quand je m’en saisis et les lis,

    Mais une fois au rayonnage rétablis,

    Sortent-ils des limites qui les entravaient ?

     

    Victimes de l’ordre bête et alphabétique,

    Séparés d’eux-mêmes parfois selon le choix,

    Ils ne peuvent se désoler envers leur endroit,

    Et se soumettent bon gré mal gré à la pratique.

     

    Mais le voisinage des surprises réserve :

    J’entends Queneau et Rabelais ne cesser de rire,

    Kundera, avec La Bruyère, peut sourire.

    Montaigne et Montesquieu d’abord refont le monde,

    Avant d’évoquer leur délicieuse Gironde.

    Prévert et Prévost près de Proust, l’intéressent-ils ?

    Lafayette hausse la tête et bat des cils

    Vers son ami La Rochefoucauld. L’en séparent

    Lamartine et Larbaud, éloignant l’ami rare.

    Et Jean-Jacques s’ennuie : le destin lui attribue

    Et Robbe-Grillet, qui gomme à brûle-pourpoint,

    Et Sagan, compagnies décevantes en tous points.

    Freud soumet ses deux voisins, toute honte bue,

    A la cure : Fourier et Fromentin subissent

    L’analyse du maître explorant leurs coulisses…

     

    Ainsi dialoguent ces héros littéraires

    Dans l’esprit curieux de leur bibliothécaire.


  •  

    Etre un esprit supérieur est un faix social:

    Des méchants, petits, pervers il me faut dépendre, 

    De tous ceux qui ne savent la raison entendre, 

    Qui se meuvent dans leur fécalisme moral.

     

    Leur être soumis quand on est sentimental, 

    Eux qui ne connaissent ni le pur, ni le tendre.

    Avilisseurs, ils métamorphosent en cendre

    Ce qui est si loin de leur univers mental.

     

    Univers, que dis-je! Non, ce noble vocable

    Ne saurait s'accorder à ces mesquins coupables,

     Ne saurait convenir à ces états si vils.

     

    Ils prêtent aux vrais l'étroitesse de leurs vues, 

    Imaginent que seules leurs mœurs corrompues

    Règnent. Quant à celui qui n'est pas dupe: exil.


  • Je replace ici un autre exercice d'imitation stylistique: le sonnet étant un pastiche de poésie précieuse, les lignes en prose sont inspirées par la verve et la rage céliniennes.

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