• Part féminine

    Homme, j'ai tout d'une femme, … enfin quasiment :

    Certes, je suis un père, non une maman,

    Mais je cuisine, repasse, fais le ménage,

    Et les courses, la lessive, le nettoyage,

    Je change les couches, vais chercher les petits

    A l'école, à leurs activités les conduit.

    Jamais n'est satisfaite mon épouse conjointe,

    Ses vexations à son hostilité sont jointes.

    Ce n'est pas avoir retrouvé le célibat

    Qui m'a fait oublier que je suis une nana :

    Quand je suis triste je pleure et mes larmes coulent,

    Ma sensibilité comme un sucre se moule,

    Fond après avoir touché les parois de l'être.

    J'aime la paix, la douceur, les câlins, les lettres…

    Une femme disais-je, … mais pas complètement :

    Il me manque l'émotion de l'enfantement,

    Sentir grandir en soi autre vie que la sienne,

    Attendre que le petit coup de pied revienne,

    Porter l'enfant, lui parler au ventre arrondi,

    L'aimer avant que de le voir, le cœur ébloui.

    Ce bonheur en moins ce qu'en plus j'ai ne compense :

    Attribut masculin, membre viril, qu'on pense,

    Quand on est par le bestial coït obsédé,

    Le premier instrument de la virilité…

    Quant à moi, si je ne nie pas de ce plaisir

    La vérité, quand mon corps au tien j'aime unir,

    J'y vois la célébration charnelle, osmotique,

    De nos âmes fusionnant en même érotique :

    Je te donne mon corps sexué masculin,

    En même temps c'est mon âme que tu atteins.