• Noailles, encore et toujours

    "Que je meure n'est rien, mais faut-il qu'elle meure,
    Elle, la Terre heureuse et grave, la demeure
    Des humaines ardeurs, des travaux et des jeux !
    Tant de fois caressée et rose de vos vœux,
    Elle, si tendre, si dansante et si profonde,
    Faut-il qu'elle s'épuise, ô la belle du monde !
    Faut-il que, si chaude et si fraîche au matin,
    Porte des fleuves secs et des volcans éteints,
    Et que, morte, elle soit d'une blancheur de craie,
    Elle qui respirait des roses dans la haie..."

     

    Noailles, encore et toujours

    Ce sont là quelques vers tirés de la longue et admirable "prière devant le soleil", du recueil Les Éblouissements.

    C'est fort, c'est vrai, c'est beau, c'est sensible, et la résonance de ces pensées si parfaitement exprimées est d'autant plus juste aujourd'hui que nous savons maintenant que c'est l'homme l'assassin de la Terre.