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D'un ravissement l'autre
La prose durassienne est une épreuve.
Je m'y soumets par obligation ;
Il n'y a là vraiment rien qui m'émeuve :
Aucun intérêt et pas de frisson.
Le sort de sa Lol m'est indifférent,
Et des autres personnages fantoches.
C'est mal écrit et je suis indulgent,
C'est prétentieux et globalement moche.
Face à ça, comment être admiratif ?
Mais au nom du féminisme moderne,
Il me faudrait qualifier d'inventif
Et brillant ce roman qui n'est que terne.
J'aurais parfois besoin d'un traducteur,
Un dico Duras en français, bilingue :
Ses phrases ont besoin d'un chiropracteur
Pour redresser ce qu'elles ont de dingue ,
Mal construites ou dépourvues de sens,
Le verbe est sans force locomotrice.
Y a-t-il pour ça une récompense :
Quel prix pour Duras ? Quel lot comme autrice ?
Bref, épargnez-vous ce « ravissement » :
On n'est pas emporté par cette prose.
Il est de meilleurs divertissements,
Comme par exemple cueillir la rose
Dans le jardin, la plus belle de toutes,
Pour aller l'offrir à son âme-sœur
En lui disant « Ma mie, ma belle, écoute
Les soupirs issus du fond de mon cœur.»