• S'agitèrent émois et mots, et mois et maux

    Je suis sagittaire et fais flèches de tout bois,

    Je poursuis mes ennemis, ils sont aux abois,

    Je décoche pour eux mes traits empoisonnés

    Réagissant à leur triste perversité.

     

    Mais face aux belles, c'est d'elles que je reçois,

    De leurs yeux, de leurs corps, de leurs je ne sais quoi,

    Où se mêlent grâce et beauté, cette attirance

    Irrésistible à ma naïve confiance,

     

    Un message fort peu sage et sentimental,

    Qui touche comme un élan transcendantal.

    Je ne suis plus terrestre, je ne suis plus qu'âme,

    Emmené dans un monde où l'âme parle à l'âme.

     

    Leurs carquois sont emplis de jolis arguments ;

    A leurs envois, cible sensible, je me rends.

    Mais le réveil révèle : ce n'était que rêve.

    Quitté, je ne suis quitte : l'effet ne s'achève.

     

    Elles ne soutiennent ce qu 'elles ont promis,

    Elles écoutent de l'Amour les ennemis.

    Le sagittaire sagitté pleure et déplore,

    Adresse aux vils traîtres, aux cœurs secs, aux pécores,

     

    Réponses acérées aux mensonges honteux ;

    Mais s'extirper de cet état calamiteux

    Est un vœu pour que l'année nouvelle soit belle.

    Quant à l'Amour… Il ne saurait être rebelle.

     

    Si ne peut s'incarner l'inaccessible Muse,

    Demeurent les mots avec lesquels il s'amuse.