• Le Désert de l'Amour

     

    Par Hixache dans Journal le 15 Mars 2016 à 21:10

    Un Mauriac tout ce qu'il y a de plus Mauriac: des monologues intérieurs, des dialogues, des relations humaines diverses (sentimentales, familiales, ...). Parmi ces dernières, comme dans Molloy  2e partie, les rapports entre un père et son fils.On peut comprendre les reproches de Sartre face à une narration omnisciente dans laquelle le narrateur glisse à son bon vouloir dans la conscience de tel ou tel personnage ou domine l'ensemble. Les dialogues sont écrits tellement littérairement qu'ils en deviennent invraisemblables. Mais après tout le romancier est libre dans les modalités de la fiction, et je ne vois pas pourquoi l'éloignement du quotidien devrait être un défaut.

    Beaucoup de tension, d'amertume, de peine. L'analyse psychologique est fine. Cependant je m'interroge sur la manière dont la jeunesse d'aujourd'hui peut recevoir ce type de romans, qui doit leur sembler aussi éloigné que La Princesse de Clèves. Mais ne lit-on pas pour découvrir d'autres mondes? 

    J'extrais trois phrases qui me semblent d'une grande justesse: "Qui de nous possède la science de faire tenir en quelques paroles notre monde intérieur? Comment détacher de ce fleuve mouvant telle sensation et non telle autre? On ne peut rien dire dès qu'on ne peut tout dire."