• Beau, l'air haut, l'obole au boléro

    Lancinant comme le ravélien boléro,

    Sensuel et caressant, c'est beau l'érotique

    Quand il est mis en tournoyante musique,

    Sculptée comme l'antique discobole héros.

     

    Aussi tourne sur lui-même le lancer,

    Impulsant l'objet de force rotationnelle,

    Tourne le disque en vinyle en ritournelle,

    Pointe du saphir, c'est la danseuse en pointé.

     

    Naissant fut hué le boléro ravélien,

    Le dit Le Clézio, Ritournelle de la faim,

    Il narre l'émotion maternelle contée,

    Envoûtée, transportée, par la répétée phrasée.

     

    Fut aussi l'auteur futur de Tristes Tropiques,

    Présent au lancement de l'entêtée musique,

    Notes toujours les mêmes comme un nuancier

    D'instruments où la reprise est différenciée.

     

    Plus tard vinrent d'autres artistes inspirés

    Par motif répétitif bolérotisé :

    Corps est graphie au chorégraphe Béjart,

    Pour Lelouch au cinématographe, quel art !

     

    Simple et beau, savant comme une perfection,

    Langage du désir et de l'émotion,

    Je la vois sur cette musique s'avancer,

    La femme idéale qui hante mes pensées.