La nuit 

La pluie 

Fit des gouttes

Moi je goûte

Le résultat

Que voilà là

Le joli mystère

De ces demi-sphères

En reflétant les cieux

Pour le plaisir des yeux

Ici les flammes sont violettes

Mais elles ne brûlent le bourdon

Elles sont comme une protection

Comme une danse autour de la quête

Moins

Plus rien d'heureux ne me peut arriver

Si j'envisage mon plaisir égoïste

Me faut-il donc devenir fataliste

Et cesser décidément de rêver

D'âme-sœur je serai toujours privé

J'y pense sans cesse et cela m'attriste

Prier le Dieu d'Amour pour qu'il m'assiste

Bulle d'espoir vain aussitôt crevée

J'ai pourtant gardé comme une une puissance

Mais désormais aucune circonstance

En acte ne la réalisera

Que jamais la rancœur ne m'envahisse

Et s'il faut consentir un sacrifice...

Non... renoncer je n'y arrive pas

Plus

J'ai reçu un présent des circonstances

Les faits ne sont pas forcément méchants

Ils autorisent parfois des élans

Illuminent bellement l'existence

Rien n'est plus doux que sa chère présence

De plus charmant que son être charmant

Je me sens plus accompli en l'aimant

Je n'aime rien tant que sa confiance

Je m'en vais remerciant la Providence

En vivant un privilège une chance

Rien n'est plus grand que de vivre en amant

Et je la regarde amoureusement

La vie est belle le bonheur immense

Indicible joie délicieux moments

Bon, tout est-il bien en place?

Ce poste d'observation

M'offre un angle d'horizon

Pour le détail et les masses.

Là rampe quelque limace,

Ici va frère hanneton,

Dont luit le caparaçon

Au rai de soleil qui passe.

Comme un homme oiseau l'iris déploie ses pétales

C'est comme des ailes planantes qu'il étale.