• C'est bientôt la fin, pas si tard, des tortues luth:

    Est internationale la lutte finale.


  • Lire Proust est une expérience de patience :

    Cent pages pour décrire une soirée mondaine,

    Ces conversations, ces calembredaines

    De personnages qui s'ennuient dans l'existence.

     

    De temps en temps, je vais poser sur la crédence

    Ce gros volume à la recherche d'une peine

    Perdue… je vais devoir y passer la semaine

    Si je n'accélère sacrément la cadence.

     

    Vais-je m'autoriser à passer la vitesse

    Supérieure en sautant, ô douleur, ô détresse !

    Ici une ligne ou deux, voire ailleurs plusieurs.

     

    Coupable ainsi, je fais des sauts d'homme et gomme hors

    Du chef-d’œuvre quelques fines parcelles d'or

    Disséminées par cet auteur à la hauteur.


  • Je suis zadiste au fond de moi : nos responsables,

    Ne le sont guère, en ne pensant qu'au faux rentable.


  • Ayant une heure à tuer, je m'astreins

    À la rédaction de décasyllabes,

    Fouillant en mon cerveau soumis, mon lab

    Oratoire, un déraillement contraint.

     

    Quatorze vers suffiront, sans entrain,

    Pour un sonnet, nul besoin n'est de rab :

    Il est plus arbuste que baobab…

    Je laisse ainsi se finir mes quatrains.

     

    Il faut asteur que les tercets j'attaque,

    - « Asteur », je l'avoue, fait un peu foutraque,

    Mais « à présent », « maintenant », sont trop longs

     

    Si je veux m'en tenir à la promesse,

    Je ne pouvais pas m'autoriser, n'est-ce

    Pas, excès, faute contre le bon goût.


  • Journal d'une probable future lecture. Phénomène de société illustrant l'efficacité des campagnes médiatiques savamment orchestrées, piège  à gogos qui n'achètent que le livre dont on parle, ils ne le liront peut-être pas, mais au moins ils l'auront dans leur bibilothèque, à côté des Levy, Musso, Schmitt, Ernaux, Reza, Despentes... Chroniques radio, articles, portraits, voici le mien de lui:

    C'est un drôle d'oiseau nocturne. On lui voit des plumes mais il n'a pas d'ailes. Son plumage, entre le gris et le noir, se rapporte à son ramage. Il n'a pas la particule alimentaire de d'Ormesson. Sa soumission au goût du jour lui fait parcourir la carte en quête de territoire où poser ses pattes. Une plate-forme lui conviendrait. Il manque de style, chante mal, et, le voyant, on se demande où est le bec.