• André Maurois: René ou la vie de Chateaubriand

    Le biographe ne cherche pas à juger, il comprend, explique, décrit le contexte, s'efface parfois pour laisser la plume au grand homme: extraits de ses Mémoires, de sa correspondance: quel style! Occasion aussi de faire des révisions historiques de ces années particulièrement tourmentées, et galerie de portraits, où l'on croise des ministres, des carriéristes, des seconds couteaux, qui ont animé la vie politique, avec moins de grandeur et d'idéalisme que le noble vicomte, qualités peu propres à l'exercice du pouvoir. La médiocrité aide si l'on aime l'argent et la gloriole. Et toutes ces femmes que Chateaubriand a aimées, au premier rang desquelles la belle Mme Récamier: relation de fidélité et d'admiration mutuelle. L'intelligence, la clairvoyance, la compréhension des événements sont remarquables. Les dernières pages des Mémoires d'Outre-Tombe sont l'illustration d'un talent prophétique exceptionnel: s'appuyant sur des évolutions dont il a été le témoin, il annonce des conséquences dont nous pouvons aujourd'hui constater la réalisation. Malheureusement son espoir dans le retour du christianisme ne s'est pas réalisé. Il serait pourtant nécessaire...

     


  • Au vol l'avis des beaux oiseaux zélés j'ai pris,

    De la vie du dessous déçus ils se sont dits.


  • Va-t-elle montrer le bout de son nez, et tout

    Ce qui s'ensuit, sensuelle par tous les bouts.


  • Elle me tente comme elle m'a tenté, comme on tenta Tantale, tout à la portée, comme un tintement tintinnabulant entêtant, comme un attentat tonitruant, tant c'est évident. La tentation qu'on n'atteint pas, l'attente de la tentatrice, l'atteinte inatteignable de la têtue, qui te tient à distance, tes tentatives toutes tendues vers ce but, tu la touchas tantôt, tu ne la touches plus de tes dix doigts, tu te dis que tu t'arrêtes, tu te tortures, tu te tends, ta détresse te tue, tu te tritures ta tête tourmentée, tu titilles ta tristesse, mais tu ne la détestes. Ses traits t'apparaissent, elle est toujours séduisante, ses seins que tu tâtas, tout son être si doux de haut en bas, photos spirituelles et textuelles de tes souvenirs et de tes rêves roses quand s'osait l'audace amoureuse, quand tu tutoyais l'éternité, quand tu tétais le lacté de la beauté, elle était toute à toi. Est-ce un test-amant ? Qui t'attire à tâtons au doute délétère : tectonique des plaqués que tu supportes en ne te taisant tant ne saurait être tue ta tendresse.

    « Tu t'essaies à délaisser ton Tristan, lui dis-tu, c'était pourtant toi ma confidente, ma maîtresse secrète. Je te demande toutefois, comme toujours : Viens-tu ? Te tais-tu? Toi ma thaumaturge, Toi ma déesse Toi mon Tout ... »


  • Tendre l'attendre la tendresse est-ce assez 

    Souffert je sais faire sa félicité...