• Qu'adviendra-t-il de nous en deux mille dix-sept ?

    Et quels vœux formuler pour cette année nouvelle ?

    Quel horoscope ? Quel devin ? Qu'il nous révèle

    La fin de l'épreuve ? Encore de la disette ?

     

    As-tu une pensée que tu retiens secrète ?

    Te fais-tu devoir avec cet excès de zèle ?

    Plies-tu douloureusement de l'Amour les ailes ?

    Ne regrettes-tu pas d'être à moi si discrète ?

     

    Que te dicte ton cœur ? Est-ce donc à contrecœur

    Que tu t'interdis de ressentir le bonheur

    De renouer de ce nœud fou les fils intenses ?

     

    Comment peux-tu vivre sans moi ? Sans me parler ?

    Tout en Toi me manque, moi ton fou chevalier

    Qui supporte toujours aussi mal tes silences.

     


  • Dans les allées arborées nous déambulâmes.

    Mon cœur était épris, mon être était séduit :

    Tant de beauté à mes côtés en cette nuit.

    C'était mon âme qui parlait à sa belle âme .

     

    En mon for point ne me disais-je : si tu hâtes

    Tes aveux, tu l'effraieras. Je vous les confiais.

    Bien les accueillîtes-vous : ces mots vous flattaient.

    A l'unisson de ma joie vous vous situâtes.

     

    Nous nous promîmes secret. J'avais confiance.

    N'étant pas qu'homme des livres, je me livrais.

    Le moment mêlait spirituel et concret.

    J'avouais, je me vouais à vive présence.

     

    Mais on n'aime guère ceux qui volent trop haut.

    Planer est interdit : il faut être conforme.

    N'échappe à la pesanteur, non, sois dans la norme.

     Reviens donc sur terre : tu n'es pas un oiseau .


  • Elles m'éblouissent et je suis sans vigilance ;

    Amoureux de l'amour, de l'art, de la beauté,

    Je me livre imprudemment en sincérité,

    Je me donne intégralement en confiance.

     

    Un pas, puis un autre, je la vois qui s 'avance…

    Qu’elle est belle ! Que je l'aime ma déité !

    Être aimé d'elle au rythme du cœur palpité…

    Ma vie par elle : un cadeau, un don, une chance.

     

    Aux pas en avant, aux joies, succèdent bientôt

    Les retraits. Étaient en Espagne les châteaux.

    Il ne me fallait donc adhérer aux promesses ?

     

    Brisé l'élan, cassé l'amant, fin du serment.

    « Notre histoire est magnifique. » Aboutissement

    Cruel de ces mots qui me résonnent sans cesse.